Le Rock and Roll Hall of Fame a fêté ses 25 ans d'existence au Madison Square Garden de New York, jeudi et vendredi. Une méga fête de la musique marquée par des collaborations exceptionnelles dont un lot de surprises. Notre espion, peut-être le plus vibrant amateur de musique à Montréal toutes tendances confondues, était sur place.

Qui dit temple de la renommée ne parle évidemment de vedettes dans la vingtaine. Pour être intronisé au Rock and Roll Hall of Fame, dont le musée est à Cleveland, il faut attendre au moins 25 ans après la parution de son premier album. Depuis quelques années déjà, la cérémonie annuelle d'intronisation du Rock and Roll Hall of Fame a lieu à New York. Et chacun de ces galas est ponctué de mini-spectacles où les nouveaux immortels jouent avec ceux qui viennent de leur rendre hommage.

Mais jamais le Rock and Roll Hall of Fame n'avait fait la fête comme cette semaine à New York. Notre espion nous a décrit l'événement round par round et il y avait de quoi faire saliver n'importe quel fana de musique. Surtout que les artistes vedettes déjà annoncés n'ont pas fait qu'acte de présence : ils ont vraiment monté un spectacle unique pour célébrer la musique. Il n'y a certainement pas eu beaucoup d'événements avec autant d'échanges fraternels entre de grosses pointures de la musique.

Je vous laisse en juger.

Jeudi, Crosby, Stills and Nash partent le bal avec quelques succès (Woodstock, Marrakesh Express, Almost Cut My Hair). Puis Bonnie Raitt vient les rejoindre le temps de deux chansons, suivie de Jackson Browne. Arrive James Taylor qui chante avec eux Mexico et Love the One You're With de Stills. Puis tout ce beau monde se lance dans du Buffalo Springfield et conclut avec Teach Your Children.

Après une pause et un petit film sur la scène folk de New York, Paul Simon s'amène chanter Diamond on the Soles of Her Shoes, Me and Julio Down By the Schoolyard et You Can Call Me Al. Dion (pas Céline...) vient le rejoindre et ils chantent The Wanderer. Puis Simon recrute les voix angéliques de Crosby et Nash pour chanter Here Comes the Sun des Beatles. Notre espion essuie une larme. Simon y va ensuite d'une autre chanson à lui puis se lance dans le doo-wop avec Little Anthony and the Imperials. Pour le dessert, Art Garfunkel se joint à son vieux complice Simon et ils enchaînent The Sound of Silence, Mrs. Robinson, The Boxer, Bridge Over Troubled Water (re-snif) et Cecilia.

Après la pause, Stevie Wonder entonne Blowing in the Wind de Dylan puis Uptight Everything's All Right, For Once in my Life, Signed Sealed Delivered I'm Yours et Boogie On Reggae Woman. Arrive Smokey Robinson qui chante avec Wonder Tears of a Clown. Puis John Legend et Wonder reprennent Mercy, Mercy Me de Marvin Gaye et The Way You Make Me Feel de Michael Jackson. Stevie Wonder pleure comme un enfant, nous dit notre espion. B.B. King s'amène jouer The Thrill Is Gone avec Wonder qui plonge ensuite dans Living For the City. Puis c'est nul autre que Sting qui chante avec Wonder Higher Ground et Roxanne. Enfin, Jeff Beck accompagne Wonder à la guitare sur Superstition, comme il l'a fait en studio il y a 35 ans.

Il est 23h45, mais ce n'est pas fini. Bruce Springsteen arrive avec le E Street Band, ils en auront pour 105 minutes supplémentaires! Premier invité, Sam Moore (de Sam and Dave) qui chante Hold On I'm Coming et Soul Man. Puis Tom Morello de Rage Against the Machine qui reprend The Ghost of Tom Joad avec le Boss. Voici John Fogerty pour Fortunate Son, Proud Mary et Oh, Pretty Woman de Roy Orbison! Le Boss accueillera ensuite Darlene Love. Ensemble, ils chanteront notamment Da Doo Ron Ron, de quoi rendre Donald Lautrec jaloux. Tom Morello revient pour London Calling de The Clash puis Badlands. Au tour de Billy Joel de chanter avec Springsteen et sa bande: You May Be Right, Only the Good Die Young, New York State of Mind, Born To Run. Tous les invités du Boss sont sur scène pour la finale : Higher and Higher de Jackie Wilson.

U2 et des surprises

Aretha Franklin entreprend la deuxième soirée par une prestation qui ne passera pas à l'histoire, nous dit notre espion. Elle accueille Annie Lennox pour Chains of Fools. Plus tard, ce sera Lenny Kravitz pour Freedom.

Après la pause, voici Jeff Beck appelé à la rescousse parce que son pote Eric Clapton a dû se désister. Le guitariste anglais fait un coup de chapeau à Ray Charles puis Sting vient chanter People Get Ready de Curtis Mayfield, que Beck a enregistrée avec Rod Stewart. Prochain invité : Buddy Guy, un héros de Beck. Puis Billy Gibbons de ZZ Top, le public aura droit à Foxy Lady de Hendrix. Ça se termine sur la version instrumentale de A Day in the Life des Beatles que Beck nous a jouée l'été dernier.

Après la pause, place au métal dur : Metallica. Tiens, ils invitent Lou Reed (!) pour chanter Sweet Jane. Ensuite, rien de moins que le bon vieux Ozzy Osbourne qui vient chanter Paranoid avec Metallica! Et Ray Davies qui suit avec All Day and All of the Night des Kinks, le riff fait chanson.

Avant de partir, Metallica rendra hommage à Queen.

Après une dernière pause, U2 joue Vertigo et Magnificent puis accueille Bruce Springsteen et Patti Smith qui chantent l'hymne qu'ils ont écrit ensemble : Because the Night. Springsteen reste pour I Still Haven't Found What I'm Looking For. U2 reçoit plus tard la visite des petits jeunes des Black Eyed Peas. Quand, ensemble, ils se lancent dans Gimme Shelter, des Stones, Mick Jagger se pointe sur scène! Le public crie la chanson à s'en détruire les cordes vocales, nous dit l'espion. Jagger reste avec U2 pour la ballade Stuck in a Moment You Can't Get Out Of puis les Irlandais mettront un terme à ce marathon de deux jours avec leur Beautiful Day.

Deux soirées de rêve et d'émotions fortes avec des artistes généreux et inspirés pour la plupart. Soyez assurés que le tout va se retrouver sur DVD, et sans doute sur disque, plus tôt que tard.

J'ai hâte.