Madonna est allée dimanche à Marseille pour soutenir les victimes de l'effondrement d'une scène en cours de montage en vue de son concert au stade Vélodrome de cette métropole du sud de la France.

A son arrivée vers 18h15 l'aéroport de Marseille-Marignane, la chanteuse toute de noir vêtue et portant des lunettes de soleil est montée à bord d'une Mercedes noire, accompagnée d'un garde du corps. Avec elle se trouvaient ses deux enfants adoptés qui ont pris place dans une autre voiture.

L'effondrement de la scène qui était en cours de montage, a coûté la vie à deux techniciens, un Français de 52 ans et un Britannique de 23 ans, et fait huit blessés. Trois sont encore hospitalisés et l'un d'eux est toujours dans un état grave. Tous travaillaient pour la préparation du concert de la chanteuse prévu ce dimanche et qui a été annulé aussitôt après le drame.

Madonna avait déclaré jeudi qu'elle se sentait «anéantie» et a rendu hommage aux victimes lors d'un concert en Italie le soir même.

Dimanche, l'artiste s'est rendue d'abord à Aix-en-Provence dans la famille de Charles Criscenzo, le technicien de 52 ans décédé dans l'accident. Aux abords de cette maison dans la banlieue d'Aix, un périmètre de sécurité avait été mis en place par des policiers en civil pour empêcher les journalistes d'approcher.

Dans la soirée, elle a rendu visite à l'hôpital de la Conception à Marseille à l'un des blessés, un technicien français souffrant d'une fracture du fémur. Un gros bouquet de roses blanches à la main, les cheveux attachés, Madonna y a été accueillie par le maire de Marseille Jean-Claude Gaudin qui a salué son «geste d'humanité».

L'artiste qui n'a pas fait de déclaration, a très vite échappé à une bousculade générale pour aller voir le blessé, avant de se rendre dans un autre hôpital de la ville pour voir une autre victime. Selon Maurice Di Nocera, adjoint au maire, «elle souhaitait quelque chose de privé et discret».

La chanteuse a quitté Marseille vers 21H30 pour Barcelone où elle donnera un concert mardi, a-t-on appris de sources aéroportuaires.

Elle n'a pas été autorisée à se rendre au stade Vélodrome en raison de l'enquête judiciaire en cours et de la nécessaire préservation des traces et des indices, a-t-on indiqué de source proche de l'enquête.

Après l'accident, le parquet de Marseille a ouvert une enquête pour homicides et blessures involontaires liés à un accident du travail.

Un technicien, présent au stade Vélodrome le jour de l'accident, a confié à l'AFP sous couvert de l'anonymat qu'un moteur sur les quatre utilisés normalement pour élever le toit de la scène n'avait pas été employé et avait été remplacé par une grue.

«Je ne peux pas dire si c'est cela qui a causé un déséquilibre de la structure, mais je sais qu'il faut que le poids soit également réparti entre les quatre coins du toit pour l'élever sans risque», a-t-il expliqué.

Une source judiciaire a indiqué à l'AFP qu'un dysfonctionnement lié à l'élévation du toit faisait partie des hypothèses sérieuses.

La scène, décrite comme un «Meccano géant», s'est effondrée jeudi peu après 17h00. «Il ne semble pas que ça ait été une chute brutale, ça semble plus avoir été un phénomène d'oscillation, de balancement qui fait que la structure s'est affaissée», avait expliqué le procureur Marc Cimamonti vendredi. «Une chute brutale aurait conduit à un bilan bien plus important», avait-il ajouté.