Les fans de Michael Jackson continuaient à défiler et à chanter samedi près de son étoile sur le «boulevard de la gloire» à Hollywood, certains exprimant également leur colère contre les médecins de la star, qu'ils accusent d'être responsables de sa mort.

Il est 11h00 ce samedi matin (HAE) à Hollywood. Joel Qalang, 17 ans, a oublié de compter les heures depuis qu'il est arrivé. Les yeux mi-clos, appuyé sur une barrière installée sur le trottoir autour de l'étoile, il prie pour Michael Jackson.

«J'ai grandi avec lui, depuis que je suis né, ma famille aussi, il a inspiré tant de musiciens», dit cet adolescent qui joue pour sa part du piano classique et «aime surtout Beethoven».

Deborah Canton, 46 ans, native de l'Indiana, l'Etat natal de Michael Jackson se dit inconsolable. «Il n'aurait pas dû mourir aussi jeune, c'est trop triste, je suis révoltée», lance-t-elle, avant de s'en prendre vivement aux médecins de la vedette.

«Les docteurs, ces salauds cupides, je les tiens pour responsables», martèle cette admiratrice.

Quarante-huit heures après le décès brutal du chanteur, le rôle joué par le médecin du «roi de la pop» reste un mystère et la famille de Jackson a demandé une seconde autopsie de la dépouille.

«Je ne sais pas s'il y a eu un complot, mais pour être parfaitement honnête, je trouve ça assez louche», lâche Megan Foley, 25 ans, qui porte une pancarte barrée de l'inscription «Tu nous manqueras».

Derek Sheridan, 45 ans et qui a grandi au son de la musique du chanteur, craint lui que les circonstances de sa mort ne soient jamais vraiment éclaircies.

«Je ne crois pas qu'il ait pu mourir comme ça, juste d'un arrêt cardiaque», dit-il. «C'est tragique. Je pensais que Michael Jackson danserait encore quand il aurait 70 ans».

Des dizaines d'ours en peluche, de ballons, de bougies, de photos de Michael Jackson et de mots d'amour ont été déposés depuis jeudi sur cette portion de trottoir, protégée par la police et assiégée par les camions des chaînes de télévision.

Scellée il y a 25 ans, en plein phénomène «Thriller», dans le quartier historique du cinéma dans le nord-ouest de Los Angeles, l'étoile de Michael Jackson est l'une des nombreuses qui portent les noms des stars du spectacle, comme Greta Garbo, Rex Harrison, Paul Anka ou Britney Spears.

Des centaines de personnes défilent patiemment pour arriver à destination et déposer un hommage au «roi de la pop», décédé brusquement à 50 ans, peu avant son retour prévu sur scène.

«J'aimerais tellement le revoir une dernière fois», dit Trudy, une Jamaïcaine de 35 ans, qui souhaiterait que le corps du chanteur soit exposé avant son enterrement.

«Lui rendre un dernier hommage serait une chose merveilleuse, mais la famille a un grand respect de la vie privée, et c'est elle qui va décider», renchérit Denise Miramontes, qui a apporté un bouquet de fleurs de son jardin et brandit une pancarte où l'on peut lire «Michael on se reverra au Paradis».

Mais les fans ont surtout envie de chanter. Certains mettent des cassettes dans de vieux lecteurs audio, pour le plus grand plaisir de la foule, qui n'attendait que ça. «Just Beat it! Just Beat it!», hurle un fan.

Sans tarder, les fabricants de tee-shirts sont passés à l'action. Des dizaines de modèles différents sont apparus, à 10 dollars pièce environ: «A la mémoire de Michael Jackson 1958-2009, repose en paix», peut-on lire, ou encore «Le roi de la pop, 1958-2009».