Au-delà des formes dérivées de la chanson, l'écoute passionnée de la musique implique aujourd'hui un très vaste corpus: musique classique, musique contemporaine, opéra, musiques électroacoustique ou électronique, jazz, et plus encore. La rubrique Mélomanie fait un survol de l'actualité dans le domaine, deux fois par mois.

Classique: Alpestre, terrestre, céleste... allemand

Richard Strauss a composé Une symphonie alpestre, op. 64 (Eine Alpensinfonie) de 1911 à 1915, année de sa création à Berlin. Plus proche du poème symphonique que de la symphonie, Eine Alpensinfonie est une évocation des Alpes bavaroises, contemplées par le compositeur de l'aurore au crépuscule. Avec l'Orchestre symphonique de Montréal (OSM), l'exécution de l'oeuvre sera dirigée par le Slovaque Juraj Valčuha. Le maestro de 42 ans a étudié la composition, la direction d'orchestre et le cymbalum à l'Académie de musique de Bratislava, puis la direction d'orchestre et la composition au Conservatoire de Saint-Pétersbourg avec Ilya Moussine et au Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris avec Janos Fürst (1998). Par ailleurs, le pianiste André Laplante sera le soliste invité pour l'interprétation du Concerto pour piano no 1 en sol mineur, op. 25 de Mendelssohn. Également au programme, l'Ouverture de l'opéra-comique Die lustigen Weiber von Windsor (Les joyeuses commères de Windsor) du compositeur romantique allemand Otto Nicolai.

À la Maison symphonique, ce soir et demain, 20 h.

Classique: Garrick Ohlsson joue Brahms

Arte Musica présente l'intégrale de l'oeuvre pour piano de Johannes Brahms, en quatre récitals répartis sur deux saisons. Le premier programme sera composé de Klavierstücke, op. 7, Ballades, op. 10 et de trois Variations - sur un thème original, op. 21, no 1, sur un thème hongrois, op. 21, no 2 et sur un thème de Paganini, op. 35 (Livre I). L'interprète de Brahms sera le pianiste Garrick Ohlsson, 70 ans, seul Américain à avoir remporté le premier prix du Concours international de piano Frédéric Chopin - en 1970. Ce musicien réputé a également remporté le premier prix du Concours Busoni en Italie (1966) et du Concours de piano de Montréal au Canada (1968). Ohlsson a reçu le prix Avery Fisher en 1994 et le prix 1998 du Distinguished Artist Award de la University Musical Society à Ann Arbor, au Michigan. Très polyvalent, Garrick Ohlsson peut jouer environ 80 concertos. Ceux de Brahms ne sont pas les moindres, il va sans dire.

À la salle Bourgie, demain, 19 h 30.

Romantique, opéra: Abdrazakov et l'OM s'allient pour Verdi

Partout sur la planète classique, le Russe Ildar Abdrazakov a tenu des rôles importants dans Attila, Macbeth, Oberto et Luisa Miller, pour ne nommer que ces opéras. Le baryton-basse est à Montréal pour y enregistrer un deuxième album avec l'Orchestre Métropolitain (OM) chez Deutsche Grammophon sous la direction du chef québécois Yannick Nézet-Séguin. Les séances d'enregistrement sont coiffées d'un gala pour célébrer l'enregistrement de cet album qui réunit des airs connus et moins connus de Giuseppe Verdi, le tout complété par des séquences orchestrales du compositeur italien. Au programme (différent de l'album en chantier): I Vespri Siciliani - Sinfonia; Don Carlo - Ella Giammai, Attila - Recit, Aria & Cabaletta (avec la participation de Jean-Michel Richer, ténor); Don Carlo - Ballo della Regina «La peregrina»; Jérusalem: Introduction, Macbeth: Ballet acte III; I Vespri Siciliani - O tu Palermo, no Canaletto; Ernani - Recit, Aria & Cabaletta; Forza del Destino, Sinfonia.

À la Maison symphonique, dimanche, 15 h.

Jazz moderne: Crack du jazz manouche

Le jeu du guitariste français Stéphane Wrembel, originaire de Fontainebleau, s'approche dangereusement de celui des virtuoses Biréli Lagrène, Stochelo Rosenberg, Tchavolo Schmitt, les frères Ferré et Angelo Debarre, dignes successeurs de Django Reinhardt. Pour sa part, Stéphane Wrembel adapte son jazz manouche d'influences baroques, impressionnistes, jazz, rock, bossa nova ou balkaniques. On lui doit notamment les thèmes principaux des films Minuit à Paris et Vicky Cristina Barcelona, signés Woody Allen. Établi dans la grande région de New York depuis près de deux décennies, Stéphane Wrembel a déjà joué au Québec; il sera cette fois accompagné du guitariste rythmique Thor Jensen, du bassiste Ari Folmen-Cohen et du batteur Nicholas Anderson. Le nouvel album du leader français sera lancé le 23 janvier prochain, soit le jour de l'anniversaire du brillantissime Django.

Au Grand Théâtre de Québec, samedi, 20 h ; au Lion d'Or, dimanche, 14 h.

Baroque, classique: Mozart et Haydn, selon Bernard Labadie

Directeur musical du choeur La Chapelle de Québec et ex-directeur musical des Violons du Roy, Bernard Labadie réunit les deux ensembles qu'il a fondés dans la capitale pour une «Cérémonie des Lumières», soit l'exécution d'oeuvres «contrastées et irrésistibles» de Mozart (Ave verum corpus, K. 618, Krönungsmesse («Messe du couronnement»), K. 317) et de Haydn (Missa in Angustiis, Hob. XXII: 11 «Messe Nelson»). La Chapelle de Québec reviendra alors du Carnegie Hall de New York à l'invitation de l'Orchestra of St. Luke's, dont Labadie est désormais le chef principal. «Ce concert nous entraîne dans l'univers de l'Autriche impériale de la fin du siècle des Lumières. Dans ce pays catholique qui s'appuie sur une solide tradition musicale religieuse, Haydn et Mozart s'acquittent consciencieusement de leurs tâches en composant, souvent sur commande, des oeuvres entrées dans l'histoire», note la musicologue Irène Brisson, auteure des notes de ce programme réunissant un florilège de solistes chevronnés: la soprano Kimy Mc Laren, la mezzo-soprano Mireille Lebel, le ténor Lawrence Wiliford, le baryton-basse Neal Davies.

Au Palais Montcalm de Québec, les 30 et 31 octobre, 20 h; à la Maison symphonique, le 3 novembre, 19 h 30.

Contemporain: ECM+ et Génération2018

Dirigé par Véronique Lacroix, l'Ensemble contemporain de Montréal (ECM+) atterrit à Montréal pour y présenter le programme de sa dixième tournée pancanadienne. Seront exécutées quatre nouvelles oeuvres de jeunes compositeurs canadiens: Close, de James O'Callaghan (Colombie-Britannique/Québec), Elles ont peint le crépuscule de noir et de blanc, de Sophie Dupuis (Nouveau-Brunswick/Ontario), L'inévitable idéalisme, de Patrick Giguère (Québec) et Sucrer le bec, de Thierry Tidrow (Ontario/Allemagne). Celles-ci ont été sélectionnées par le jury national de Génération 2018, l'un des concours de composition les plus importants au pays. En février dernier, chaque compositeur a pu mettre à profit l'expérience et l'excellence des musiciens de l'ECM+ lors d'ateliers d'expérimentations musicales approfondies menant aux oeuvres finales proposées pour cette tournée. La soliste invitée sera la violoncelliste Chloé Dominguez, soit pour l'exécution de l'oeuvre de James O'Callaghan.

À la salle de concert du Conservatoire de musique de Montréal, le 1er novembre, 19 h 30.