Parmi la quarantaine de concerts inscrits au programme du Festival Bach, voici nos choix, après consultation de la direction artistique qu'assure sa fondatrice, Alexandra Scheibler.

Nick van Bloss, Variations Goldberg

Salle Bourgie, le 18 novembre, à 19h30

Les Variations Goldberg BWV 988 de Jean-Sébastien Bach, telles qu'interprétées par le pianiste britannique Nick van Bloss, sont un événement en soi, vu la trajectoire très spéciale de ce virtuose atteint du syndrome de Gilles de la Tourette. Or, ce handicap n'a miraculeusement aucune incidence sur son jeu! Bien au contraire. On dit énormément de bien de ce pianiste qui a fait un retour sur la scène internationale à la fin de la décennie précédente, au terme d'une quinzaine d'années de mutisme pour les raisons que l'on imagine. Au programme de ce récital, les fameuses Variations, mais aussi la Partita no 2 en do mineur, BWV 826, de Bach. Attendons-nous à des exécutions toniques, hautement virtuoses, à des tempi plus rapides que la moyenne.

Ensemble Masques, Telemann en fête

Chapelle Notre-Dame-de-Bon-Secours, le 19 novembre, à 19h30

Claveciniste de formation, le Québécois Olivier Fortin assure la direction artistique de cet ensemble très actif sur la planète baroque, surtout en Europe. Cosmopolite, Masques est composé des violonistes Sophie Gent et Tuomo Suni, de l'altiste Kathleen Kajioka, de la violoncelliste Mélisande Corriveau et du contrebassiste Benoît Vanden Bemdem. Ce programme prévoit notamment l'exécution de «danses fringantes des suites orchestrales» ainsi qu'un «concerto polonais» de Georg Philipp Telemann (1681-1767). Plus précisément, les oeuvres au programme sont les suivantes: Ouverture pour cordes et basse continue, en la majeur, TWV 55: A1, Ouverture pour cordes et basse continue, en si bémol majeur, TWV 55: B5, Concerto alla polonese pour deux violons, alto et basse continue, en sol majeur, TWV 43: G7, Ouverture Burlesque de Quixotte pour cordes et basse continue, en sol majeur.

Photo Marco Borggreve, fournie par le Festival Bach

Julian Prégardien

Vox Luminis, Heinrich Schütz et la famille Bach

Église Saint-Léon-de-Westmount, le 20 novembre, à 19h30

Dirigé par Lionel Meunier, Vox Luminis prend place parmi les choeurs les plus respectés de l'univers baroque. Il s'agit de son premier concert en sol canadien. Dans le contexte du 500e anniversaire de la Réforme de Martin Luther, le programme présenté par cet ensemble belge comprend des oeuvres de la famille élargie de Jean-Sébastien Bach: grand-oncle, beau-père, frère, parent éloigné, sans compter le maître Heinrich Schütz (1585-1672), tous fidèles à la pensée mystique de Martin Luther (1483-1546)... qui était lui-même musicien: Vox Luminis interprétera d'ailleurs Mit Fried und Freud ich fahr dahin, oeuvre chorale de son cru à laquelle se greffent des musiques signées Heinrich Schütz, Johann Bach (1604-1673), Johann Michael Bach (1648-1694), Johann Christoph Bach (1642-1703) et Johann Ludwig Bach (1677-1731).

Masaaki Suzuki et l'OSM, Magnificence de Bach et de Mozart

Maison symphonique de Montréal, les 21 et 23 novembre, à 20h

Organiste, claveciniste, chef d'orchestre, directeur artistique de l'ensemble Bach Collegium Japan, Masaaki Suzuki est sans contexte l'un des plus éminents maestros spécialisés dans le répertoire de Jean-Sébastien Bach. On devine donc le musicien nippon plus que capable de catalyser les meilleures énergies de l'OSM pour ce répertoire consacré à Bach, mais aussi à Mozart. De Wolfgang Amadeus, l'OSM exécutera l'incontournable Concerto pour clarinette et orchestre, en la majeur, KV 622, mettant en relief le talent du soliste suédois Martin Fröst, ainsi que la Symphonie no 31, en ré majeur, dite «Paris», KV 297. De Bach, Suzuki et l'OSM ont choisi l'Ouverture no 2 pour orchestre en si mineur, BWV 1067, dont le soliste sera le Britannique Timothy Hutchins, flûte solo de l'OSM. La prestation de l'OSM sera précédée d'un pré-concert à l'orgue, donné par Rashaan AllvVood.

Photo fournie par le Festival Bach

Vox Luminis

Les Variations Goldberg en trio

Église St. John the Evangelist, le 22 novembre, à 19h30

Écrites pour le clavecin à l'origine, les Variations Goldberg, BWV 988, de Jean-Sébastien Bach ont été ensuite transcrites pour l'orgue et pour le piano, mais aussi pour trio à cordes. L'adaptation du violoniste, arrangeur et chef d'orchestre russe Dmitri Youlianovitch Sitkovetsky a été choisie par des musiciens établis à Montréal et impliqués dans les hautes sphères de la musique classique: le violoniste allemand Axel Strauss (professeur à l'École de musique Schulich de l'Université McGill), l'altiste québécois (et aussi violoniste) Victor Fournelle-Blain et la violoncelliste américaine Anna Burden. «La plupart des Variations sont écrites à trois voix, donc faciles à répartir entre les trois instruments», souligne Louise Duchesneau dans les notes de programme. On comprendra donc que cette oeuvre magistrale est propice à une exécution en trio.

I Musici de Montréal, De Bach à Britten

Salle Bourgie, le 27 novembre, à 20h

D'aucuns voient dans la meilleure musique baroque des éléments fondateurs de la musique moderne, c'est probablement ce qui justifie cet amalgame probant imaginé par le maestro et directeur artistique d'I Musici, Jean-Marie Zeitouni: lier Jean-Sébastien Bach (1685-1750) et Henry Purcell (1659-1695) à Benjamin Britten (1913-1976). De JSB, on a prévu un «florilège d'oeuvres vocales et instrumentales»; de Purcell, on exécutera la Chaconne pour cordes, en sol mineur, Z.730. De Britten, on jouera le Prélude et Fugue pour orchestre à cordes, op. 29. ainsi que la Sérénade pour ténor, cor et cordes, op. 31. La corniste invitée sera Jennifer Montone et la partie vocale sera assurée par le ténor Julian Prégardien, impliqué dans différents concerts et ateliers publics lors de cette escale montréalaise.

Julian Prégardien et Tamar Halperin, L'ère romantique et la Réforme

Salle Bourgie, le 28 novembre, 19h30

L'an dernier, le ténor allemand campait le rôle de l'Évangéliste dans la Passion selon saint Matthieu, exécutée par l'OSM - on sait d'ailleurs que Felix Mendelssohn avait ravivé l'intérêt des mélomanes pour la musique de Bach en dirigeant cette même Passion selon saint Matthieu, en 1829. En 2017, le Festival Bach a d'abord approché le chanteur pour un récital avec la pianiste israélienne Tamar Halperin, aussi claveciniste, musicologue et compagne du contre-ténor Andreas Scholl. Ce récital jettera un éclairage très spécial sur ces oeuvres variées, composées de l'époque baroque à la période romantique. Les compositeurs Martin Luther (1483-1546), Jean-Sébastien Bach, Carl Philipp Emanuel Bach (1714-1788), Hugo Wolf (1860-1903), Ludwig van Beethoven (1770-1827) et Felix Mendelssohn-Bartholdy (1809-1847) nous feront ainsi traverser trois siècles de grande musique.