Alexandre Da Costa: pour ou contre

Le grand violoniste montréalais Alexandre Da Costa enchaîne les prix et distinctions depuis qu'il est tout petit. Invité à titre de directeur et de soliste par plusieurs orchestres à travers le monde, il signe cette année la direction artistique du 19e Festival international des Hautes-Laurentides, qui se déroulera du 6 juillet au 6 août prochains.

Les émissions musicales pour les enfants

Pour

«Du point de vue de la musique classique, je suis pour, seulement si c'est pour les jeunes. Je trouve ça fantastique de pouvoir découvrir de jeunes talents et de leur donner envie de continuer. Des fois, la télévision, le showbiz, ça leur donne la piqûre. Les émissions comme Virtuose, faite par Gregory Charles, je trouve ça absolument merveilleux!»

L'intégration multimédia dans les concerts

Pour

«Il est temps que l'on sorte du carcan imposé il y a des centaines d'années. On a l'impression qu'on ne peut pas bouger. C'est une erreur, une grande frontière entre le public et les exécutants. Il faut aller plus loin. La musique, c'est intéressant pour les oreilles, mais ça l'est aussi pour les yeux. C'est important de voir quelqu'un qui se laisse emporter par son art d'autres façons. Si Bach avait su ce qu'on peut faire aujourd'hui, il n'aurait pas hésité à utiliser ces technologies. On peut faire revivre la musique du passé avec le multimédia.»

Le retrait des cours de musique dans les écoles

Contre

«Il faut absolument garder les cours de musique dans les écoles. C'est le premier contact qu'ont les jeunes avec la musique, pas seulement classique, mais la musique en général. Ceux qui travaillent avec un instrument en jeune âge vont avoir des capacités intellectuelles plus développées que ceux qui ne l'ont pas fait. Des connexions cérébrales sont créées. Plus il y aura de jeunes qui feront de la musique, plus nombreux ils seront à la défendre plus tard.»

La parité en musique classique

Pour

«Je pense que la musique n'a pas de genre. Parce que, bien sûr, il y a des stéréotypes depuis des centaines d'années. Ils sont tous en train de tomber. On ne pourra jamais dire qu'il y a trop de femmes. Je pense que ce serait intéressant de voir plus de femmes chefs d'orchestre. Ça a été très chauvin dans les années 50-60, mais maintenant, on pense à l'artiste, à la musique et à l'intérêt de la création.»

Le streaming musical 

Contre

«Totalement contre! C'est sûr que ce qui est en train de se passer, c'est qu'on dit à une nouvelle génération que la musique est gratuite, ou presque. C'est très dommageable. Enregistrer de la musique, c'est très difficile, très coûteux. C'est un art, une science. Si on dit que ce travail ne vaut rien, du moins quelques dollars par mois, on dit alors aux gens que la musique n'a pas une si grande valeur. Acheter un disque devient quelque chose de tellement marginal alors que nous, on vit de ça. On va certainement sentir un grand vide dans quelques années et nous rendre compte qu'on n'a pas fait le bon choix de société. Il est important de se poser les bonnes questions aujourd'hui.»

Les puristes de la musique classique

Pour

«Je pense qu'il faut toujours qu'ils aient leur place. Il faut qu'il y ait des gardiens du musée. Je veux que mon fils apprenne tout ce qui s'est bien fait dans les siècles passés comme dans le contemporain. Je pense qu'il ne faudrait pas que les puristes soient la référence. Oui, pour la musique telle qu'elle était jouée, mais ça ne devrait pas affecter la musique comme on veut la jouer aujourd'hui. On ne devrait pas mettre des bâtons dans les roues à ceux qui voudraient interpréter au goût du jour de grands classiques.»

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