Les troupes d'opéra chinois, qui ont d'habitude du mal à remplir les salles, font le plein à l'occasion du Nouvel an chinois, jusqu'en Thaïlande, où vit une importante communauté chinoise.

Avec les célébrations du Nouvel an chinois dont le coup d'envoi sera donné la semaine prochaine, notamment dans le Chinatown de Bangkok, la troupe nomade Lau San Chia Soon se prépare pour des journées particulièrement chargées.

Mais le reste de l'année les temps sont durs pour cet art ancestral arrivé dans le royaume thaïlandais avec une immigration chinoise ancienne. En Thaïlande, 14% de la population a des racines chinoises.

«L'histoire de l'opéra chinois est sur le point de tomber dans l'oubli et va disparaître à terme puisque les nouvelles générations ne s'y intéressent pas», raconte à l'AFP Natnicha Saeung, 25 ans, à l'issue d'une représentation à Nakhon Pathom, une province de l'ouest de Bangkok.

Les acteurs sont jeunes, mais leur public est vieillissant. Car assister à une représentation d'opéra chinois, art très codifié, aux mises en scènes immuables, nécessite une certaine dose de concentration.

Avec ses chants émis d'une voix nasale, les représentations, qui durent plusieurs heures, mettent en scène des légendes de l'Empire du Milieu.

S'ajoute à cela le fait que les jeunes Thaïlandais d'origine chinoise sont rares à comprendre le dialecte utilisé par les comédiens.

Selon Mangkorn Supongpan, 62 ans, dont les parents ont fondé la troupe Lau San Chia Soon, il reste moins d'une vingtaine de groupes de ce genre dans le pays alors qu'il y a quelques temps l'opéra chinois était encore populaire dans les villages.