Budget et programmation resserrés, mais exigence artistique intacte: la 95e édition du Festival de Salzbourg, l'un des rendez-vous musicaux les plus prestigieux au monde, ouvre samedi dans la ville natale de Mozart en tentant de revenir aux fondamentaux après le faste des années Pereira.

Un budget en baisse de 8%, à 60 millions d'euros, et un nombre de représentations réduit d'un tiers, avec 188 rendez-vous contre 270 l'an passé: les coadministrateurs intérimaires Helga Rabl-Stadler et Sven-Eric Bechtolf ont mis fin, comme ils s'y étaient engagés, à la surenchère qui a marqué le mandat écourté d'Alexander Pereira (2012-14), parti diriger la Scala de Milan à l'automne, deux avant la fin de son bail initial, sur fond de différents avec la ville de Salzbourg et des artistes qui se plaignaient de surmenage.

Fait le plus marquant: les premières d'opéra passent de cinq à trois pour cette édition (18 juillet au 30 août), placée sous le signe des «Inégalités» avec des thématiques à la dialectique affirmée, tel que «Rébellion et obéissance», «Haut et bas» ou encore «Seigneur et valet».

Bechtolf conclut ainsi son cycle d'oeuvres de Mozart et du librettiste Lorenzo da Ponte avec Les noces de Figaro, mettant en scène notamment Martina Jankova et Luca Pisaroni et le Philharmonique de Vienne, sous la baguette de Dan Ettinger.

Franz Welser-Möst dirigera Fidelio, de Beethoven, dans une mise en scène de Claud Guth.

La troisième création est résolument contemporaine: il s'agit de La conquète du Mexique écrit en 1992 par Wolfgang Rihm et tissé à partir de textes d'Antonin Artaud et d'Octavio Paz.

Salzbourg mise par ailleurs sur plusieurs reprises au succès éprouvé: Norma de Bellini, Iphigénie en Tauride de Gluck, avec tous deux Cecilia Bartoli, ainsi qu'Il Trovatore de Verdi, avec Francesco Meli, ainsi que Le chevalier à la rose de Richard Strauss, un classique du lieu.

Le Festival s'ouvrira samedi, comme chaque année, par La création de Haydn. Il mettra également à l'affiche, en versions concertantes, Werther de Massenet, L'Opéra de Quat'sous de Kurt Weill, ainsi notamment qu'un hommage à Pierre Boulez.

Quelque 200 000 mélomanes sont attendus cette année dans la ville de Mozart pour le Festival de Salzbourg et le Festival de Pentecôte, qui l'a précédé au printemps.