La direction de l'Opéra de Rome, qui envisageait une externalisation du choeur et de l'orchestre pour tenter de résoudre ses problèmes budgétaires, a annoncé mardi avoir conclu dans la nuit un accord évitant le licenciement collectif.

L'accord signé dans la nuit par les sept syndicats représentés à l'opéra, prévoit une réduction des primes et une augmentation de la productivité pour permettre des économies de 3 millions d'euros par an.

Les syndicats se sont en outre engagés à ne mener aucune grève sur les termes de l'accord.

«C'est une victoire pour tout le théâtre de l'opéra», a déclaré le surintendant de l'Opéra, Carlo Fuortes, dans un communiqué saluant «une grande prise de responsabilité» de la part des syndicats.

Plombé depuis des années par des problèmes de gestion et d'endettement, l'Opéra de Rome avait conclu en juillet un premier plan de sauvetage, approuvé fin septembre par référendum par les quelque 460 salariés (techniques et artistiques).

Mais après un été déjà tendu, deux syndicats minoritaires avaient continué à brandir la menace de grèves, ce qui avait poussé le chef d'orchestre, Riccardo Muti, à démissionner en expliquant qu'il ne disposait pas de la «sérénité» nécessaire pour travailler.

Face à ce coup dur, la direction avait alors annoncé début octobre le licenciement des 182 artistes du choeur et de l'orchestre, invités à se constituer en une entité associative susceptible de travailler avec l'Opéra.

Finalement, des discussions se sont rouvertes il y a deux semaines, pour aboutir à l'accord de cette nuit.

«C'est un succès pour toute la ville. L'Opéra peut retourner au travail avec sérieux et sérénité», a réagi le maire de Rome, Ignazio Marino, en exprimant l'espoir qu'«avec le temps», le Maestro Muti revienne sur sa décision.

En attendant, l'Aïda de Verdi que devait diriger Muti pour l'ouverture de la saison le 27 novembre a été annulé et remplacé par une représentation de Rusalka de Dvorak, sous la baguette du Norvégien Eivind Gullberg Jensen.