Un quart de siècle de musique, ça se fête. Pour souligner son 25e anniversaire, le Quatuor Alcan a donc décidé de s'offrir un ambitieux cadeau: l'intégrale des quatuors à cordes de Beethoven. Il lancera cette semaine le premier de trois coffrets sous étiquette Atma Classique à l'occasion d'un récital à la salle Bourgie.
En 1989, quatre musiciens s'embarquaient dans une grande aventure: fonder un quatuor à cordes au Saguenay. Aujourd'hui, deux des membres initiaux, David Ellis, violoncelliste, et Nathalie Camus, violoniste, sont toujours présents. L'altiste Luc Beauchemin et la violoniste Laura Andriani complètent l'ensemble.
«L'une des conditions posées par les bailleurs de fonds du projet [la société Alcan, l'Orchestre symphonique du Saguenay-Lac-Saint-Jean et les deux ordres de gouvernement] était que les musiciens du quatuor devaient habiter la région. Ils voulaient des musiciens qui s'implantent vraiment dans le coin afin d'apporter leur contribution à la vie musicale d'ici», raconte David Ellis.
«En venant ici, nous avons pensé que ce seraient les conditions idéales pour travailler fort, pratiquer et étudier le répertoire tout en ayant la chance de jouer souvent, ajoute-t-il. À Montréal, les musiciens courent d'un engagement à l'autre. On me disait: "Es-tu fou d'aller là? Ce sera la fin de ta carrière." Mais au contraire, ce poste qui nous a été offert nous a permis de vivre en faisant du quatuor et en jouant dans l'orchestre quand il a besoin de nous.»
Aujourd'hui, le Quatuor Alcan donne de 50 à 90 concerts par an. Depuis ses débuts, il a fait des tournées dans le reste du Canada, aux États-Unis, en Asie et en Europe. Trois de ses membres sont également professeurs au Conservatoire de musique de Saguenay.
«Pendant ces 25 ans, nous avons bâti un vrai public de mélomanes au Saguenay. Nos concerts sont remplis et les gens de la région sont fiers du Quatuor Alcan.»
«Il devrait y avoir un ensemble de musique de chambre comme le nôtre dans toutes les régions du Québec. J'ai toujours rêvé que notre modèle soit exporté», croit David Ellis, violoncelliste.
L'intégrale
Tout au long de sa vie, Beethoven a composé 17 quatuors à cordes.
«Généralement, on divise ces 17 quatuors en trois groupes composés à différentes périodes de sa vie. On peut constater le développement artistique du compositeur à travers eux. Pour des musiciens, c'est vraiment un privilège de vivre cette expérience musicale. On dit parfois que c'est comme d'escalader l'Everest. Mais on dit aussi à la blague qu'il y a probablement plus de gens sur terre qui escaladent l'Everest que de gens qui jouent tous les quatuors à cordes de Beethoven.»
Selon David Ellis, le seul autre quatuor à cordes canadien à avoir enregistré une telle intégrale a été le Quatuor Orford.
«Pour pouvoir réaliser un projet d'une telle envergure, il faut un ensemble stable qui a le temps d'étudier le répertoire, dit-il. Nous avons joué l'intégrale en concert plusieurs fois depuis notre fondation. Mais pour l'enregistrer, il nous fallait une maison de disques qui accepte de se lancer dans un si gros projet. Heureusement pour nous, il y a eu Atma. L'enregistrement s'est étalé sur 26 jours, à la salle Françoys-Bernier du Domaine Forget.»
Le premier volume de l'intégrale inclut deux CD comprenant les six premiers quatuors de Beethoven, soit l'opus 18. Les deux autres volumes seront lancés au cours des prochains mois.
Ce concert marque également le début de la série Pleins feux sur Beethoven, une série de cinq concerts à la salle Bourgie faisant appel à des artistes variés.
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Le 12 novembre, 19 h 30, à la salle Bourgie.