D'année en année, la Virée classique de l'OSM améliore la qualité de son organisation et le nombre de ses visiteurs n'a cessé d'augmenter depuis la première édition en 2012. Cette année, plus de 25 000 personnes ont assisté aux concerts qui se déroulaient dans différentes salles de la Place des Arts vendredi et samedi derniers, comparativement à 20 000 l'an dernier et à 15 000 en 2012, selon les chiffres fournis par l'OSM.

La majorité des concerts de cette année ont été présentés à guichets fermés. Même l'opéra A Quiet Place, de Leonard Bernstein, dont l'horaire de présentation avait changé à la dernière minute, a attiré 1300 spectateurs.

Samedi, en se promenant à la Place des Arts, on a pu constater que les diverses activités gratuites étaient mieux structurées, plus élaborées et plus fréquentées que jamais. L'ambiance était fébrile. Partout, c'était noir de monde pour assister aux causeries avec les musiciens de l'OSM, aux séances de signatures, aux expositions d'instruments et aux divers jeux et ateliers.

Juste devant les portes de la salle Wilfrid-Pelletier, un attroupement s'était formé autour de pianos sur lesquels des pianistes invités jouaient des airs connus. Et l'on chantait! Plus loin, Dina Gilbert, chef assistante de l'OSM, obtenait un succès monstre avec son atelier «Chef d'orchestre 101». Plus de 200 personnes étaient suspendues à ses lèvres alors qu'elle démystifiait la direction d'orchestre en expliquant la battue, les nuances et l'indépendance des mains. Sur une petite scène, une dizaine de musiciens se prêtait aux directives des chefs apprentis qui se portaient volontaires. On a pu voir une adolescente diriger une version lilliputienne du Boléro de Ravel, rebaptisé le «beau vélo» de Ravel par un plaisantin au milieu de la foule.

Formule simple

Encore une fois, la formule était simple: une trentaine de concerts de 45 minutes chacun, en deux jours. Des musiciens d'ici et d'ailleurs étaient invités. Parmi eux, mentionnons Marc-André Hamelin, Vadim Repin, Erin Wall, Marc Bouchkov et David Jalbert. L'un des concerts à faire salle comble a été celui, insolite, du chanteur Pierre Lapointe, accompagné par Jean-Willy Kunz sur le Grand Orgue Pierre-Béique inauguré en grande pompe en mai dernier. Une formule gagnante qui, on l'espère, sera renouvelée.

Rappelons que jeudi soir, le coup d'envoi de la Virée avait été donné par la présentation gratuite à l'esplanade du Parc olympique de Carmina Burana, de Carl Orff, avec l'OSM et 1500 choristes dirigés par Kent Nagano. Le spectacle a attiré une foule record de plus de 40 000 personnes.

Après trois ans, la Virée classique s'impose comme un incontournable de l'été culturel montréalais. Elle fait la preuve que la musique classique est accessible à tous et que malgré les discours pessimistes annonçant sa mort imminente depuis des décennies, elle est encore vivante et loin d'avoir dit son dernier mot.