Marie-Nicole Lemieux tiendra le rôle de Dalila dans l'opéra Samson et Dalila de Camille Saint-Saëns en janvier 2015 à l'Opéra de Montréal, a appris La Presse. Il s'agira d'une première dans ce rôle pour la chanteuse.

Toutefois, elle a déjà enregistré l'air Mon coeur s'ouvre à ta voix, tiré de cet opéra, sur son album Ne me refuse pas, de 2010 - un disque qui a connu énormément de succès.

«Ç'a toujours été mon rêve de chanter ce rôle, dit Marie-Nicole Lemieux. Mais j'attendais que ma voix grandisse et que je sois prête à le faire. C'est un rôle qui demande égalité du timbre, projection et assurance. Avec les autres étapes franchies dans mon cheminement musical, je suis rendue là. Cette production arrive à point. Et je vais le chanter aussi aux Chorégies d'Orange, en 2018. Avec cette production et cette équipe pour mes débuts, ce n'est que du bonheur.»

À ses côtés, en Samson, on retrouvera le ténor allemand Endrik Wottrich. On avait déjà vu ce dernier à l'Opéra de Montréal dans le rôle d'Erik, dans Le vaisseau fantôme de Wagner, en 2012.

Basée sur un épisode biblique, l'oeuvre raconte l'histoire de la séduction de l'Hébreu Samson, reconnu pour sa force herculéenne, par la belle Dalila. Cette dernière doit découvrir le secret de la force de Samson (qui vient de ses cheveux) afin de permettre aux Philistins, ennemis d'Israël, de remporter la victoire sur lui.

Mise en scène

La mise en scène sera réalisée par Alain Gauthier, qui en est à sa neuvième production à l'OdM. On lui doit notamment celle de Dead Man Walking, en 2012, qui a reçu le prix Opus de l'événement musical de l'année du Conseil québécois de la musique.

«Nous savions que Marie-Nicole Lemieux était intéressée par ce rôle et souhaitait le faire dans les années à venir, alors nous avons sauté sur l'occasion pour faire une production qui pourrait mettre son talent en valeur tout en faisant ses débuts en Dalila», dit Alain Gauthier.

Cet opéra a été présenté pour la dernière fois à l'OdM en février 1996. À l'époque, les rôles-titres avaient été assurés par le ténor Ermanno Mauro et la mezzo Sharon Graham.

«En Amérique du Nord, les nouvelles productions de Samson et Dalila sont rares, car sur notre continent, ce n'est pas une oeuvre qui est présentée aussi souvent que d'autres oeuvres du répertoire français, comme Carmen», ajoute-t-il.

L'oeuvre comporte des défis importants de mise en scène que la technologie et le savoir-faire québécois pourraient contribuer à régler.

«C'est presque conçu comme un oratorio, avec peu de déplacements et d'action. La musique est vraiment sublime, mais cela représente un défi de rendre cela captivant sur le plan scénique. C'est pour cette raison que nous avons décidé de travailler avec des projections vidéo. Elles vont permettre, notamment, de représenter l'effondrement du temple, qui survient à la fin, de manière plus intéressante.»

C'est la firme montréalaise Circo de Bakusa qui fera la conception des images. Cette entreprise a déjà travaillé, entre autres, avec le Cirque du Soleil et au pavillon du Canada de l'Exposition universelle de Shanghai, en 2010.

Quant à Marie-Nicole Lemieux, elle est au Québec cette semaine pour chanter dans Solomon, de Handel, avec les Violons du Roy, demain et vendredi au Palais Montcalm et samedi à la Maison symphonique.