L'Orchestre symphonique du Conservatoire de Montréal a ouvert sa nouvelle saison avec un nouveau chef, Louis Lavigueur. Désormais seul maître à bord, le musicien de 64 ans succède à Raffi Armenian, avec qui il partageait la tâche jusqu'à maintenant, et qui vient de partir à la retraite.

Les effectifs pour ce premier programme sont de 53 musiciens, encore que ceux-ci ne soient pas tous sur scène en même temps, en raison du système de rotation employé. À cet égard, les orchestres symphoniques de l'Université de Montréal et de l'Université McGill sont beaucoup plus considérables. Rassemblant jusqu'à 80 musiciens, parfois même davantage, ils offrent par le fait même une sonorité beaucoup plus étoffée.

En comparaison, les violons de l'Orchestre du Conservatoire sont faibles. On n'en compte que 14, face à une solide section de six violoncelles, cinq altos et trois contrebasses. Ce qui donne un son de violons plutôt maigre où les moindres écarts de justesse sont flagrants. Le chef semble d'ailleurs retenir l'élan des autres cordes, de manière à ne pas couvrir le son quelque peu anémique qui vient de sa gauche.

On a donné à ce programme le titre approprié de Symphonie italienne car il englobe non seulement la symphonie de Mendelssohn qui porte ce nom mais encore celle de Schubert, d'inspiration nettement rossinienne. Malgré des moyens limités, mais aussi parce qu'il dispose de bois vifs et précis, M. Lavigueur parvient à redonner aux deux symphonies leur humour, leur légèreté, et même à recréer au sein des groupes ce joyeux esprit d'interaction qui en fait le charme.

Entre les deux symphonies est glissé le plus célèbre concerto pour trompette du répertoire, celui de Haydn. Soliste : Étienne Asselin, 22 ans, élève de Manon Lafrance, la nouvelle directrice du Conservatoire, qui continue à y enseigner son instrument. M. Lavigueur, qui aime l'anecdote, rappelle qu'«au temps où nous étions tous deux très jeunes», il accompagna Mme Lafrance dans le même concerto.

L'élève Asselin révèle de belles qualités de trompettiste et de musicien : sûreté de l'attaque, justesse et plénitude du son, clarté de l'articulation, précision des trilles, sens du rythme et du legato. Il a connu quelques petits ratés, chose courante chez les débutants (et même chez les professionnels!). La cadence entendue était de sa composition. Le chef l'a suivi avec attention.

    

> Orchestre symphonique du Conservatoire de Montréal. Chef d'orchestre : Louis Lavigueur. Soliste : Étienne Asselin, trompettiste. Jeudi soir, Théâtre Rouge du Conservatoire.

Programme :

Symphonie no 6, en do majeur, D. 589 (1818) - Schubert

Concerto en mi bémol majeur pour trompette et orchestre, Hob. VIIe : 1 (1796) - Haydn

Symphonie no 4, en la majeur, op. 90 (Italienne) (1833) - Mendelssohn