De son propre aveu, Angèle Dubeau s'est «cachée» depuis qu'elle a annoncé qu'elle était atteinte d'un cancer du sein. Requinquée, la violoniste a très hâte d'effectuer son retour sur scène lors de la Fête de la musique de Tremblant.

En février dernier, Angèle Dubeau annonçait dans un communiqué qu'elle était atteinte d'un cancer du sein et qu'elle devait reporter tous ses concerts. C'est une femme souriante et débordante d'énergie qu'on a retrouvée hier lors de la conférence de presse de la 15e Fête de la musique de Tremblant, dont elle est la directrice artistique.

«Ce fut un choc, j'ai réalisé que je n'étais pas invincible, de dire la musicienne. J'ai passé un mauvais quart d'heure avec la chirurgie et les visites quotidiennes à l'hôpital pendant deux mois pour la radiothérapie. C'était une étrange solitude. Mais le jour où j'ai appris ça, une chose était claire: ça ne m'appartenait pas et il fallait que je m'en débarrasse au plus vite.»

Aussitôt ses séances de radiothérapie terminées, elle a «fait le vide pour refaire le plein» dans le désert marocain avec son mari, le producteur François-Mario Labbé. Puis elle s'est remise à la pratique du violon, qu'elle n'avait jamais abandonnée aussi longtemps.

«Je faisais des cauchemars dans lesquels je n'étais même plus capable de jouer des trucs niaiseux, confie-t-elle. Et quand j'ai recommencé, ce qui me faisait le plus mal, c'est que j'avais perdu mes petits coussinets de corne. Mais c'est revenu. J'ai repris des forces et je suis mûre, j'ai hâte de monter sur une scène. J'ai un surplus d'émotion dans lequel je vais me noyer si je ne le sors pas.»

Elle effectuera donc un retour à Tremblant le dimanche 1er septembre en soirée. «Entourée des musiciennes de La Pietà et de Mario Saint-Amand dans le rôle du diable, on va faire revivre les Violons d'enfer, dont Michel Rivard a écrit les textes. Attention, les planches vont brûler parce que j'en ai long à dire!»

Cette pause lui aura toutefois permis de s'investir dans son travail de directrice artistique de la Fête de la musique. «J'ai arrêté la scène et le violon pendant environ deux mois et demi parce que je n'avais pas le choix avec les cicatrices et tout, mais j'ai fait du repérage comme jamais. Pendant la radiothérapie, j'ai fait beaucoup d'écoute et de recherche, j'ai contacté beaucoup de musiciens. Intellectuellement, j'avais besoin d'arrêter pendant un certain temps.»

Elle parle avec enthousiasme de deux découvertes de Toronto: le Lemon Bucket Orkestra, un groupe klezmer «explosif», et le Tehran Project, un duo qui joue de l'alto et du santour, un instrument à cordes frappées iranien. Et elle se réjouit de lancer la Fête de la musique avec un récit-récital de François Dompierre, le plus volubile des musiciens et compositeurs qui célèbre les 50 ans de sa prolifique carrière.

La 15e Fête de la musique propose une soixantaine de concerts et d'activités gratuits du vendredi soir au lundi midi du week-end de la fête du Travail. Bonne nouvelle, Angèle Dubeau et François-Mario Labbé viennent de signer une prolongation de cinq ans de l'entente qui lie la Fête à l'Association de la villégiature de Tremblant.

Quelques semaines plus tard, Angèle Dubeau reprendra les concerts qu'elle a dû reporter à cause de la maladie, au Québec, bien sûr, mais aussi en Amérique du Sud et en Amérique centrale le printemps prochain. Elle enregistrera également en novembre un nouvel album qui paraîtra en 2014.

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La Fête de la musique du 30 août au 2 septembre. Info: www.tremblant.ca