Deux violonistes montréalais dans la trentaine, Marianne Dugal, de l'OSM, et le soliste Alexandre Da Costa, sont avec le pianiste légendaire Menahem Pressler les ambassadeurs de la deuxième Virée classique.

La Presse: Que signifie la Virée classique pour vous?

Marianne Dugal: Dans notre quotidien, à la Maison symphonique, il y a une certaine distance avec le public tandis que dans la Virée classique, c'est exactement le contraire: il y a une proximité. Même moi, quand je vais écouter un autre orchestre aux États-Unis ou en Europe, je suis timide envers les musiciens et, pourtant, c'est mon métier. Pendant la Virée, les musiciens partent d'un concert pour aller à un autre, ils vont manger, ils se promènent parmi les gens. Je n'ai jamais parlé autant au public de l'OSM que pendant la journée de la Virée.

Alexandre Da Costa:J'ai un public assez fidèle à mes concerts que j'invite à participer à la Virée parce que c'est vraiment unique de pouvoir passer d'un concert à l'autre, des concerts courts et très diversifiés donnés par des artistes incroyables. Et puis c'est fantastique d'être ambassadeur avec Menahem Pressler, une légende avec qui j'ai joué en duo il y a un mois et qui a 89 ans, mais qui joue comme s'il en avait 30.

LP: Comment la Virée peut-elle toucher un nouveau public?

MD: Des concerts de 45 minutes, c'est plus facile d'accès, c'est moins cher et le prix des billets [NDLR: de 10$ à 30$] peut faire une différence quand on veut venir en gang. J'ai dit à mes voisins: ça fait six ans qu'on se connaît et vous n'êtes jamais venus voir l'OSM, c'est le temps! On peut faire un choix parmi des concerts symphoniques, de musique de chambre, des ateliers jeunesse, des concerts-spectacles pour les enfants. C'est vraiment un bar ouvert. J'encourage les gens à venir avec leurs enfants: un petit peu de Mozart, ça ne peut pas faire de tort à personne.

ADC: C'est unique de pouvoir entendre autant de musique classique de haut niveau sur deux jours avec tous ces artistes. Les gens qui s'initient à la musique classique peuvent aller voir un concert de 45 minutes tandis que les amateurs peuvent aller voir un 45 minutes ici, un 45 minutes là avec des formations différentes: un duo, un quatuor, un orchestre.

LP: Irez-vous entendre d'autres musiciens?

MD: La Virée, c'est comme être à Walt Disney et essayer des manèges différents. Je suis une fille de musique symphonique et, comme l'OSM va être divisé en deux, j'ai hâte d'entendre l'autre moitié de l'orchestre, ce que je ne fais jamais parce que je suis toujours sur scène. La seule fois où ça m'est arrivé, il y a deux ans, je m'étais fracturé un bras dans un accident de vélo. À l'ouverture de la Maison symphonique, j'étais en pyjama chez moi avec une bouteille de vin et un sac de chips et je pleurais en regardant le concert.

ADC: Je vais aller voir Menahem Pressler, mais aussi Augustin Dumay, un autre grand musicien que j'écoute depuis toujours. Et comme je fais un peu partie de la famille de l'OSM, je vais certainement assister à un des concerts de maître Nagano. Je veux aussi rencontrer le public et me mettre au service de la musique et de l'OSM pendant cette Virée classique.

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En plus de ses concerts avec l'OSM, Marianne Dugal va participer au concert de musique de chambre Mozart et Schubert avec trois musiciens de l'orchestre à la salle Beverley Webster Rolph du Musée d'art contemporain, le 17 août à 16h45.

Alexandre Da Costa va jouer deux sonates de Beethoven et de Brahms avec le pianiste David Jalbert à la Cinquième Salle de la Place des Arts, le 17 août à 18h45.