Le 93e festival de musique, d'opéra et de théâtre de Salzbourg, en Autriche, l'un des plus courus au monde, s'ouvrira le vendredi 19 juillet avec un nouveau record de 280 représentations et comme hôte d'honneur le réseau musical vénézuélien Sistema en faveur des enfants déshérités.

Aux côtés de Bayreuth (Allemagne, consacré à Richard Wagner), Aix-en-Provence (France) et Glyndebourne (Grande-Bretagne), Salzbourg, jusqu'au 1er septembre, attirera les amateurs d'opéra, de musique classique et de théâtre du monde entier.

Cette année, en signe d'hommage, le discours pour l''ouverture officielle, le 26 juillet, sera tenu par le compositeur vénézuélien Jose Antonio Abreu, âgé de 74 ans, Prix Nobel «alternatif» en 2002, fondateur en 1975, dans un garage de Caracas, du mouvement musical Sistema en faveur des «enfants à problèmes» des favelas, qui accueille aujourd'hui dans 230 conservatoires et avec 4000 enseignants plus d'un demi-million de jeunes.

Le fleuron en est le Simon Bolivar Youth Orchestra et son charismatique chef d'orchestre Gustavo Dudamel, âgé de32 ans, qui ont déjà enthousiasmé les spectateurs dans les principales salles de concert et festivals du monde. Outre l'orchestre, Salzbourg recevra aussi plus de 1300 enfants issus de Sistema, dont le choeur de sourds-muets White Hands Choir, qui donneront 14 concerts.

Le Directeur du festival, l'Autrichien Alexander Pereira, qui prendra en 2015 les rênes de la Scala de Milan, a, comme l'an dernier, dédié la première soirée, de «pré-ouverture» le 19 juillet, à une «Ouverture spirituelle» avec une oeuvre de musique religieuse, La Création, du compositeur autrichien Joseph Haydn (1732-1809).  Mais, au centre du festival, figureront les musiques du compositeur allemand Richard Wagner (1813-1883) et du compositeur italien Giuseppe Verdi (1813-1901) pour le 200e anniversaire de leur naissance: deux opéras de Wagner - Les maîtres chanteurs de Nuremberg et Rienzi - et pas moins de quatre opéras de Verdi, Don Carlo, Falstaff, Giovanna d'Arco (Jeanne d'Arc) et Nabucco.

Le tout interprété par une pléiade de stars: les cantatrices Anna Netrebko, Edita Gruberova, Cecilia Bartoli, Elina Garança, les chanteurs Placido Domingo (toutefois incertain en raison d'une convalescence dûe à une embolie pulmonaire), Jonas Kaufmann, Thomas Hampson, les musiciens Grigory Sokolov  et Maurizio Pollini, le Quartet Hagen, les chefs d'orchestre Nikolaus Harnoncourt, Zubin Mehta, Christian Thielemann, Riccardo Muti, Lorin Maazel, Daniel Barenboim, Mariss jansons, Simon Rattle, Riccardo Chailly...

Le 20 juillet sera le jour de l'ouverture théâtrale avec une nouvelle mise en scène d'une pièce de l'écrivain autrichien Hugo von Hofmannsthal (1874-1929), Jedermann, un «classique» du Festival de Salzbourg, cette fois réinterprété par les metteurs en scène britannique Julian Crouch et américain Brian Mertes. C'est Jedermann, dans une mise en scène de l'austro-américain Max Reinhardt (1873-1943), qui avait marqué le premier festival, en 1920.

La contribution cette année du Festival de Salzbourg, la ville natale de Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791), à l'opéra contemporain est Gawain du Britannique Sir Harrison Birtwistle.

Pour un tel pensum, le Festival de Salzbourg dispose d'un budget de 62,6 millions d'euros et espère vendre 260 000 billets, dont les prix vont de 5 à 400 euros. Une table lors du dîner de gala du bal du festival coûtera au généreux donateur la bagatelle de 12 000 euros.