L'Autrichien Alexander Pereira, 65 ans, a été choisi mardi à l'unanimité par le conseil d'administration de La Scala de Milan pour diriger le célèbre théâtre, a annoncé le maire de la ville.

Depuis le 1er octobre 2011, cet ancien gérant du secteur du tourisme était le directeur artistique du festival de Salzbourg.

Nommé surintendant de La Scala, il succédera au Français Stéphane Lissner, choisi en octobre dernier pour prendre la tête de l'Opéra de Paris à partir de septembre 2015.

M. Pereira «est la personne que nous considérons comme la plus adaptée pour valoriser notre joyau», s'est réjoui le maire de Milan, Giuliano Pisapia, qui est à ce titre président du théâtre.

La décision a été prise «à l'unanimité» après «une belle bataille» entre les aspirants potentiels qui «sera utile pour l'avenir de La Scala», selon M. Pisapia.

Les critères fixés pour le choix étaient l'expérience de direction d'un théâtre, la capacité de lever des fonds, et le fait de générer des coûts «sensiblement inférieurs» à l'actuel surintendant.

Son salaire sera inférieur «d'au moins 25%» par rapport à la partie fixe perçue par son prédécesseur (350 000 euros) et il n'aura pas de logement de fonction.

Pour le recruter, La Scala avait lancé un inhabituel appel public à candidatures et avait reçu 25 réponses dont celles du Franco-Libanais Pierre Audi et du directeur italien du Piccolo Teatro, Sergio Escobar.

Né à Vienne le 11 octobre 1947, M. Pereira parle parfaitement italien car il a travaillé pendant 11 ans pour le département ventes du groupe d'informatique Olivetti. Période pendant laquelle il a étudié le chant et organisé des concerts.

Autre lien avec Milan: sa jeune épouse, l'ex-mannequin brésilien Daniela Weisser De Sosa, 25 ans, étudie le design de mode à l'institut Marangoni.

De 1979 à 1983, il a été membre du directoire des concerts Bach à Francfort avant de devenir en 1984 secrétaire général de la Konzerthaus de Vienne.

En 1991, c'est le grand saut avec sa nomination à la tête du théâtre de l'opéra de Zurich, où il fait ses débuts avec une production très applaudie de Lohrengrin par Bob Wilson.

Selon sa biographie officielle, il s'est distingué à Zurich en attachant une grande importance à la promotion des jeunes chanteurs, en mettant en scène des productions accessibles et en impliquant le public tout en coopérant avec des artistes connus.

Malgré une programmation centrée sur les grands compositeurs d'opéra - de Mozart à Verdi -, il n'a pas délaissé pour autant les oeuvres contemporaines et un répertoire moins galvaudé avec par exemple Les Boréades de Rameau, L'anima del filosofo de Haydn ou l'opérette Simplicius de Johan Strauss.

Devenu également directeur artistique à Zurich depuis 1996, il a su promouvoir les oeuvres représentées à travers la diffusion de DVDs sur le marché international.

Depuis octobre 2011, il dirige le Festival de Salzbourg où l'été dernier il a proposé des titres populaires, de Carmen à La Flûte Enchantée, et où pour la saison prochaine, il a déjà engagé toutes les stars de la scène lyrique italienne (Muti pour Nabucco, Pappano pour le Don Carlo, Mehta pour Falstaff et Chailly pour un concerto), selon le Corriere della Sera.

Très éclectique, il a aussi mis en chantier une symphonie exécutée par 250 enfants dirigée par Simon Rattle et un programme de soutien au Système Abreu (promotion de musiciens issus de classes défavorisées au Venezuela) qui a lancé le jeune chef d'orchestre Gustavo Dudamel, 32 ans.