Louis Lavigueur avait choisi deux oeuvres contrastantes, l'austère Requiem de Duruflé et le joyeux Gloria de Poulenc, comme programme de la Semaine sainte réunissant l'Ensemble vocal Polymnie et la Sinfonia de Montréal.

À ces deux formations, parmi une bonne demi-douzaine que dirige ce musicien très actif, s'en ajoutait une troisième pour le Poulenc: le Choeur collégial de l'école Vincent-d'Indy, dont le directeur est François Ouimet.

Le concert groupait 90 choristes et 60 musiciens d'orchestre, soit 150 participants. Peut-être à cause de l'absence des habituels Bach et Vivaldi, l'auditoire était plutôt faible: 500 personnes environ, dans cette vaste église Saint-Jean-Baptiste qui peut en recevoir 2500. La réverbération du lieu s'en trouvait accentuée, brouillant les lignes tant à l'orchestre qu'au choeur.

Malgré ces difficiles conditions d'écoute, une chose restait évidente: la qualité musicale et expressive que Lavigueur avait obtenue de sa jeune équipe. Quelques faiblesses à l'orchestre et au choeur n'affectèrent en rien le caractère des deux oeuvres.

Le baryton Pierre-Étienne Bergeron chanta avec fermeté les deux solos dans le Duruflé. Cette oeuvre comporte aussi un solo pour mezzo (et non pour soprano, comme l'indiquait le programme), alors que l'unique soliste du Poulenc est une soprano. Michèle Bolduc, annoncée dans le programme comme soprano, fut la soliste des deux oeuvres. Elle montra une certaine intériorité dans le Duruflé, mais y détonna aussi. Dans le Poulenc, elle passa à côté de presque toutes les notes.

Le Duruflé existe en trois instrumentations différentes. Lavigueur avait choisi la grande version, qui comporte quelques séquences d'orgue. Gabrielle Tessier les joua avec une rare efficacité sur l'orgue de choeur de 15 jeux.

Une nouveauté complétait le programme: Laudate Dominum, pour choeur a cappella, d'Antoine Trépanier, jeune compositeur de Québec. Il y a là quelques idées: la forte mise en opposition des voix élevées et des voix graves, les répétitions en accéléré du mot «laudate». Quand même, le mot revient beaucoup trop souvent et 10 minutes, c'est beaucoup trop long.

_________________________________________________________________________

ENSEMBLE VOCAL POLYMNIE, CHOEUR COLLÉGIAL DE VINCENT-D'INDY et SINFONIA DE MONTRÉAL. Dir. Louis Lavigueur. Solistes: Michèle Bolduc, soprano, et Pierre-Étienne Bergeron, baryton. Mardi soir, église Saint-Jean-Baptiste.

Programme :

Requiem, pour mezzo-soprano, baryton, choeur, orchestre et orgue (1947) - Duruflé

Laudate Dominum, pour choeur a cappella (2012) - Trépanier

Gloria
, pour soprano, choeur et orchestre (1961) - Poulenc