Spectaculaire. C'est le mot qui revient le plus souvent dans les critiques de la soprano canadienne Measha Brueggergosman. Avec sa tignasse de rock star, il ne faut pas s'en étonner. Ceux qui l'ont vue chanter l'hymne olympique à la cérémonie d'ouverture des Jeux de Vancouver en ont sûrement dit autant. La flamboyante chantera Berlioz avec l'OSM, dimanche.

Quand on lui demande de se définir, elle se dit «approchable, empathique et aventurière».

«J'aime beaucoup les gens. Quand je chante, je veux que l'on partage une expérience, le public et moi. C'est trop de pression si c'est seulement moi qui chante et que le public reçoit. Si je me dis que c'est quelque chose que l'on vit ensemble, cela m'aide à être plus détendue.»

C'est ici, à Montréal, qu'elle a remporté sa première compétition de calibre international. En 2002, elle raflait le premier prix et quatre prix spéciaux assortis de plus de 40 000$ en bourses au Concours international de Montréal des Jeunesses musicales. «Cela m'a donné un bon départ», dit-elle. Depuis, elle connaît une belle carrière et elle a chanté ici plusieurs fois.

Sa passion pour le chant remonte à l'enfance, alors qu'elle chantait dans le choeur de son église baptiste, dans sa ville natale de Fredericton.

«La tradition musicale de l'église dans laquelle j'ai grandi était classique. De plus, mon père travaillait pour Radio-Canada. Ces deux choses ont eu un impact sur mon intérêt pour la musique. Au début, je voulais apprendre le piano pour faire comme ma soeur, mais j'ai découvert que le chant était plus facile pour moi. Déjà, jeune, j'aimais beaucoup être sur scène.»

Elle a fait ses études musicales à l'Université de Toronto, et ensuite obtenu une maîtrise en Allemagne.

Récemment

Parmi ses rôles récents à l'opéra, on compte Bess, dans Porgy and Bess, à Cincinnati, et Soeur Rose dans Dead Man Walking, dans la même ville. Un rôle qu'elle a repris à Houston, l'an dernier, dans une production qui a fait l'objet d'un enregistrement sous étiquette Virgin Classics. En apprenant que cette oeuvre était donnée le week-end même où elle sera à Montréal, elle s'est empressée d'en faire l'éloge.

«J'adore cet opéra. Ce qui est intéressant avec les opéras modernes, c'est qu'ils peuvent parler de questions qui nous touchent en tant qu'humains. Dead Man Walking n'est pas seulement une oeuvre sur la peine de mort, mais nous parle aussi du processus d'empathie que l'on peut avoir pour quelqu'un qui a fait de mauvais choix et de mauvaises choses.»

L'an dernier, l'aventurière s'est lancée dans un album mélangeant les sonorités pop, jazz et soul, I've Got a Crush on You, où elle laisse de côté sa technique vocale classique pour faire connaître au public un autre aspect de sa personnalité.

«L'esprit du chant est le même pour tous les styles de musique. C'est seulement la technique qui change. Je me laisse guider par chaque chanson, et non par la façon dont «Measha Brueggergosman, soprano» devrait chanter.»

Mais la grande nouvelle dans sa vie, c'est la naissance de son fils, Shepherd, il y a six mois.

«Je suis contente d'avoir bâti les fondations de ma carrière avant d'avoir un enfant. Je ne sais pas si ma carrière va changer, mais mes priorités vont changer, c'est sûr. Je vais prendre mes décisions en fonction de ma famille.»

_________________________________________________________________________

Measha Brueggergosman avec l'OSM, le 10 mars, 14 h 30, à la Maison symphonique.