Des ensembles de musique de chambre émanant de nos deux principaux orchestres se produisaient en concert cette semaine.

Mardi, c'était un détachement de l'OSM; hier, un quintette d'archets du Métropolitain dans l'op. 97 de Dvorak et, isolés du groupe, Yukari Cousineau, le violon-solo, et Vincent Bernard, qui occupe temporairement le poste de violoncelle-solo, s'adjoignant le pianiste Jean Saulnier pour le plus long, op. 9, des deux Trios élégiaques de Rachmaninov.

Reprenant le thème du premier programme de la saison de l'OM, le concert était centré sur ces deux compositeurs fixés pendant un certain temps en Amérique. Coïncidence, les deux oeuvres choisies datent toutes deux de 1893. Mieux encore, elles furent jouées par ordre chronologique. Dvorak composa son op. 97 du

26 juin au 1er août, en Iowa; Rachmaninov, son op. 9 du 25 octobre au 15 décembre, en Russie, à la mémoire de Tchaïkovsky qui venait de mourir.

Les membres de l'OM réunis pour l'occasion sont des musiciens accomplis qui n'ont rien à envier à leurs voisins de l'OSM. De plus, leur jeu collectif était irréprochable et ils rendirent avec entrain l'atmosphère folklorique du Dvorak. Pour le larmoyant Rachmaninov, on aurait souhaité un son de violoncelle plus chaud. Jean Saulnier a largement compensé avec un son de piano d'une rare puissance.

Les musiciens ont omis bien des reprises dans les deux très longues oeuvres. On ne s'en plaindra pas. Yannick Nézet-Séguin, que l'on croyait en Allemagne ou à Philadelphie, assistait au concert de ses musiciens.

MUSICIENS DE L'ORCHESTRE MÉTROPOLITAIN. Jeudi soir, salle Bourgie du Musée des beaux-arts.

Programme:

Quintette à cordes no 3, en mi bémol majeur, op. 97, B. 180 (1893) - Dvorak

Trio élégiaque pour piano et cordes no 2, en ré mineur, op. 9 (1893) - Rachmaninov