Les huit récitals du dimanche, 19 h, à l'orgue Casavant de la Basilique Notre-Dame sont centrés cet été sur le double 75e anniversaire de Charles-Marie Widor et de son disciple Louis Vierne, morts tous les deux en 1937. Une initiative semblable avait été prise en 1987 à l'Oratoire Saint-Joseph pour le 50e anniversaire de la disparition des deux célèbres organistes et compositeurs.

La présente saison de Notre-Dame nous rappelle que, lors de tournées effectuées sur le continent nord-américain, Widor et Vierne jouèrent sur cet orgue plus que centenaire. Il serait intéressant qu'à cette occasion, la direction de la Basilique visite ses archives et retrouve tous les détails (dates, programmes) de ces événements qui font partie de notre histoire musicale.

Pierre Grandmaison, titulaire du Casavant de la Basilique depuis 1973, soit depuis bientôt 40 ans, ouvrait la saison 2012 dimanche devant une assistance particulièrement nombreuse. On n'a pas manqué d'observer qu'en cette année où un prix d'entrée est imposé (minime: cinq dollars), il vient plus de monde que lorsque les récitals étaient gratuits!

M. Grandmaison ouvrit son récital avec un groupe Vierne. Tout d'abord: trois des 24 Pièces de fantaisie, soit l'éclatant Hymne au soleil, où il fit briller l'orgue entier de tous ses feux, et l'immense et abstrait «Cathédrales», encadrant, en total contraste, le mystérieux Andantino aux jeux aériens. Du Triptyque op. 58, il remplaça ensuite la pièce annoncée par une autre, le sévère Communion.

Ignorant à la fois des problèmes de santé qu'on espère passagers et la chaleur écrasante qu'il faisait au milieu des lampions, le courageux organiste traversa avec maestria les quatre mouvements de la lourde et vide neuvième et avant-dernière Symphonie, dite Gothique, de Widor, conduisant le finale à variations à une conclusion tonitruante et réjouissante.

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PIERRE GRANDMAISON, organiste. Dimanche soir, Basilique Notre-Dame (orgue à traction électropneumatique Casavant (1890-1991); 92 jeux, quatre claviers manuels et pédale).