La troisième rencontre «Musique et Littérature» de l'OSM était centrée sur la culture tchèque, à une exception près: même s'il ne dure que quelques minutes, le Concertino pour quatuor à cordes de Stravinsky n'a rien à voir avec le sujet au programme et n'y avait pas sa place.

Presque toute la partie musicale était partagée entre le premier Quatuor à cordes de Janacek et l'unique Trio pour piano et cordes de Smetana. Des rangs de l'OSM venaient, pour l'occasion, les violonistes Brigitte Rolland et Katherine Palyga, l'altiste Lambert Chen et le violoncelliste Sylvain Murray. La pianiste Maneli Pirzadeh, professeure à l'UdM, se joignait à Mme Rolland et à M. Murray pour le Smetana qui, annoncé en début de concert, fut déplacé vers la fin.

Le Smetana fut la réussite du concert. L'oeuvre est substantielle et offre, comme chez Dvorak (que son auteur égale facilement ici!), un chaleureux mélange de gravité et de naïveté folklorique. Mme Pirzadeh en avait donné une bonne interprétation avec l'ex-Trio Garami à l'UdM en 2006. Six ans plus tard, on retrouve la même solidité technique et la même richesse d'expression, mais, avant tout, un plus grand plaisir à faire de la musique, grâce à la présence de meilleurs coéquipiers. Ainsi, au Presto final, la transition entre les trois notes tenues au très grave du piano et l'entrée «con espressione» du violoncelle fut réalisée avec un rare dramatisme. L'exceptionnelle qualité du nouveau Steinway de la salle n'était d'ailleurs pas étrangère à cet effet saisissant.

Le premier Quatuor à cordes de Janacek porte le sous-titre de Sonate à Kreutzer. La référence à la Sonate pour violon op. 47 de Beethoven s'applique plutôt au roman de Tolstoï dans lequel une femme est tuée par le mari qu'elle trompait avec un violoniste. L'oeuvre reçut une lecture compétente, sans grande tension, mais fidèle aux indications du compositeur, y compris ces «sul ponticello» volontairement agaçants du troisième mouvement.

Le Stravinsky suivait. En 13 pages de partition, le compositeur multiplie les instructions de toutes sortes, par exemple «glissez avec tout l'archet», sans produire autre chose qu'une musique desséchée. Les musiciens suivirent à la lettre tout ce qui est écrit.

La partie «littérature» était faite de textes de Milan Kundera lus par le comédien Guy Nadon. Cette fois, une plus grande place était faite à la musique, Kundera ayant même été critique musical. Sauf pour une vilaine répétition du mot «mesique» (!), on peut dire que M. Nadon lit avec une bonne diction.

Ces concerts avec lectures se déroulent sur la scène même et tout autour. L'aire pouvant recevoir 400 personnes affichait de nouveau «complet».

MUSIQUE ET LITTÉRATURE. Mardi soir, Maison symphonique, Place des Arts. Présentation: OSM.

L'OM en public

Le public est invité à la conférence de presse au cours de laquelle Yannick Nézet-Séguin dévoilera la programmation 2012-2013 de l'Orchestre Métropolitain. C'est ce dimanche, 14 h, à la Maison symphonique, au 1600, rue Saint-Urbain. Mais il se peut que la conférence de presse se déroule dans une autre salle que le nouveau Salon urbain d'abord indiqué. La direction précise en outre que l'accès gratuit à la conférence de presse ne donne pas automatiquement droit au concert qui suivra à 16 h.