Rien de spectaculaire à la remise annuelle des Prix Opus, dimanche, à la nouvelle salle Bourgie. L'animateur Mario Paquet, assisté de Catherine Perrin et autres, a surtout insisté sur le double anniversaire: c'était la 15e cérémonie annuelle des Opus et c'est le 25e anniversaire du Conseil québécois de la musique, qui l'organise. La cérémonie - trois heures bien comptées - comportait d'ailleurs des vidéos des pionnières du Conseil: Mireille Gagné, Anne-Marie Messier, Isolde Lagacé, Claudette Lacharité, Monique Dubé.

Un ensemble de jazz, petit mais tapageur et sans originalité, accompagna la remise de quelques-uns des prix les plus sérieux. Cette présence abusive du jazz, tant au palmarès que dans le déroulement de l'événement, nuit certainement au prestige des Prix Opus. Le jazz a sa place... ailleurs. On a aussi entendu brièvement le Quatuor Bozzini et la harpiste Valérie Milot, découvert les propriétés musicales du «fouet» de Jean-François Laporte et assisté à un impromptu comico-baroque.

Les gagnants avaient 45 secondes pour remercier. Presque tous ont dépassé cette limite. Rien de grave. Ce qui l'est, c'est qu'ils soient encore si nombreux à déclarer avoir été «supportés», alors qu'ils ont été «soutenus». C'est nous, de ce côté-ci de la rampe, qui supportons...

La ministre de la Culture, Christine St-Pierre, était présente, de même que le grand mécène de la salle, Pierre Bourgie, et, bien sûr, quelque 400 personnes de notre milieu musical.

Au total, 28 prix ont été décernés. La période considérée comprend toujours la dernière saison d'hiver et la dernière saison d'été. Dans le cas présent, elle allait du 1er septembre 2010 au 31 août 2011. Selon la formule adoptée dès le début, la majeure partie du palmarès est établie par un jury composé d'environ 80 personnes (dont M. Paquet lui-même) et à partir de candidatures accompagnées d'un chèque d'inscription.

Nous nous limitons ici aux prix les plus importants.

Événement musical de l'année

Festival de Lanaudière 2011, en raison de ses inédits: installation d'écrans géants, retour de Charles Dutoit, première du rare Vampyr de Marschner

Concert de l'année - musiques classique, romantique, postromantique, impressionniste

Nouveau Quatuor Orford. Centre d'arts Orford

Concert de l'année - Montréal

Quatre derniers Quatuors de Chostakovitch. Quatuor Molinari

Concert de l'année - Québec

Le Rossignol et autres fables (Stravinsky). Festival d'opéra de Québec

Concert de l'année - Régions

Nouveau Quatuor Orford. Centre d'arts Orford

Concert de l'année - musique contemporaine

Concert Xenakis. Nouvel Ensemble Moderne

Disque de l'année - musiques classique, romantique, postromantique, impressionniste

La Tragédie de Salomé (Florent Schmitt). Orchestre Métropolitain. Dir. Yannick Nézet-Séguin (ATMA)

Disque de l'année - musique contemporaine

Migrations (Serge Arcuri) (ATMA)

Disque de l'année - musique ancienne

Lagrime di San Pietro (Lasso). Studio de musique ancienne de

Montréal. Dir. Christopher Jackson (ATMA)

Livre de l'année

The Musical Language of Pierre Boulez - Writings and Compositions, de Jonathan Goldman (Cambridge)

Rayonnement à l'étranger

Julie Boulianne, mezzo-soprano

Compositeur de l'année

Cléo Palacio-Quintin

Interprète de l'année

Quatuor de saxophones Quasar

Découverte de l'année

Vincent Lauzer, virtuose de la flûte à bec

Prix Hommage

Yuli Turovsky

M. Turovsky était présent, accompagné de sa fille Natacha. Sa femme Eleonora était souffrante. Bien que très faible et se déplaçant difficilement, le fondateur des Musici reconnaît tout le monde, enseigne encore et avait tenu à assister au bruyant party qui suivait la cérémonie.