La principale qualité de ces Aventures de Madame Merveille, c'est qu'elles sont de courte durée : une heure, sans entracte. Avant 21 h, tout est bouclé et on peut faire autre chose, la soirée n'étant pas complètement perdue. Tandis qu'avec Rusalka, ce sont trois heures d'une vie qui viennent d'être sacrifiées.

Opéra-bande dessinée, dit l'affiche. Quatre histoires s'y succèdent, chacune étant jouée et chantée sur scène en même temps que projetée en bandes dessinées. L'idée pourrait produire un spectacle drôle, captivant, original, dont on sortirait émerveillé, comme le titre y invite. Hélas! elle est tombée, cette belle idée, entre les mains de gens au talent très ordinaire.

Les histoires elles-mêmes sont absurdes, à dormir debout, le texte est d'une incroyable indigence et la musique, instrumentale comme vocale, se ramène aux effets les plus éculés.

À 20 h 10, l'un des personnages lance élégamment : «C'est plate! C'est encore plate!» Il ne pouvait mieux décrire cette honteuse perte de temps, d'argent et d'énergie.    

Invités en bonne partie, les spectateurs de la première se forçaient pour rire ou semblaient gênés d'applaudir.

LES AVENTURES DE MADAME MERVEILLE, opéra-bande dessinée, livret de Cecil Castellucci, musique d'André Ristic. Mise en scène : Marie-Josée Chartier. Vidéo : Foumalade et Marie-Josée Chartier. Scénographie : Anick La Bissonnière. Costumes : Pascale Matheron. Éclairages : Lucie Bazzo. Interprètes : Pascale Beaudin, soprano, Marie-Annick Béliveau, mezzo-soprano, Michiel Schrey, ténor, et Pierre-Étienne Bergeron, baryton. Ensemble Contemporain de Montréal. Dir. Véronique Lacroix. Théâtre Rouge du Conservatoire, première hier soir. Reprises ce soir et demain soir,19 h 30.