Yannick Nézet-Séguin retrouve son Orchestre Métropolitain et son public pour deux semaines bien remplies: cinq représentations de Salomé de Strauss, quatre concerts d'un même programme dont le premier avait lieu hier soir, réception d'un doctorat honorifique de l'Université du Québec à Montréal et dévoilement de la saison 2011-12 de l'OM dans la nouvelle salle de la Place des Arts.

Précision: Salomé danse jusqu'au 31 mars - et non «jusqu'au 26», comme l'a dit notre jeune maestro au micro pendant la cérémonie de 15 minutes qui précédait le concert.

La doyenne de la Faculté des arts de l'UQAM, Louise Poissant, a lu l'éloge traditionnel du nouvel élu en présence de la ministre de la Culture, Christine St-Pierre, et d'autres dignitaires dont l'entrée, en toges académiques, se fit au son d'une marche dirigée par Pierre Tourville.

Malgré le programme bref et un peu curieux, l'événement avait attiré à Wilfrid-Pelletier une assistance substantielle qu'on peut attribuer au fait que Yannick, comme on l'appelle partout, allait y recevoir l'honneur que l'on sait.

Le Haydn d'entrée séduit par sa précision, sa transparence et la beauté de ses timbres, à la fois chez les cordes, chez les vents et jusque chez les timbales. Toutes ces composantes sont harmonisées dans un ensemble parfaitement équilibré. Mais il reste du travail à faire au niveau du pittoresque et de l'humour qui habitent cette symphonie dite L'Horloge. Nézet-Séguin s'y appliquera sans doute au cours des trois reprises du programme en périphérie cette semaine. Hier soir, son Horloge était un tout petit peu ennuyeuse...

Occupant l'après-entracte, le Don Quixote de Strauss comprend 10 variations sur les folles aventures imaginées par Cervantes. Don Quichotte y est représenté par le violoncelle et son écuyer Sancho Pança, par l'alto. L'orchestre de Strauss, considérable et extrêmement coloré, est fidèlement reconstitué par l'OM et son jeune chef. L'épisode des moutons bêlant, celui des deux bassons représentant deux moines, la promenade dans les airs au son de la machine à vent: autant de tableaux très vivants, d'ailleurs accompagnés de projections.

Hélas! quelle erreur d'avoir confié la voix de Don Quichotte à la faible Denise Djokic. Un violoncelle joli, musical et juste, oui, mais qu'on entendait à peine, ou pas du tout, et qu'on voyait lutter péniblement contre l'énorme orchestre tout autour. Le déséquilibre était d'autant plus grand que Brian Bacon tirait de son alto une sonorité toujours intense et éloquente.

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ORCHESTRE MÉTROPOLITAIN. Chef d'orchestre: Yannick Nézet-Séguin. Solistes: Denise Djokic, violoncelliste, et Brian Bacon, altiste. Hier soir, salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts.

Programme:

Symphonie no 101, en ré majeur (L'Horloge), Hob. I : 101  (1794) - Haydn

Don Quixote, pour violoncelle, alto et orchestre, op. 35 (1897) - Strauss