Le Quatuor à cordes Prazak, de la République tchèque, se présentait lundi soir pour la sixième fois devant le public de Pro Musica, mais avec un nouveau premier-violon, en poste depuis l'an dernier.

Il faut attribuer à ce changement, ou à une cause moins évidente, la lecture routinière, et même pas toujours irréprochable, que reçut le premier Quatuor de l'op. 18 de Beethoven. Lecture à oublier. Là-dessus, aucun doute.

Au départ, l'intérêt du programme était ailleurs: dans les deux oeuvres tchèques, peu souvent jouées, de Martinu et de Smetana. De Martinu, on entendit le sixième Quatuor, de 1946. Le compositeur vivait alors à New York. (Il vint même à Montréal, avec sa femme, écouter l'OSM et Defauw qui jouaient l'une de ses oeuvres au Plateau.)

L'écriture de Martinu se ramène ici à une infinité de petits dessins mélodiques maintes fois répétés, qui finissent par constituer un semblant d'oeuvre, et dont on pourrait presque dire qu'ils annoncent le minimalisme. Intéressant à entendre, à l'occasion, plutôt qu'un autre Schumann ou un autre Mendelssohn.

Le meilleur du concert venait après l'entracte, avec le premier Quatuor de Smetana, oeuvre autobiographique, comme l'indique le sous-titre, De ma vie. Smetana était sourd (comme Beethoven) lorsqu'il composa ce quatuor en quatre mouvements où il rappelle les épisodes heureux et douloureux de son évolution d'homme et de musicien. Le Prazak traduisit avec vérité ces diverses situations.

Mais il n'aurait pas dû tant se précipiter sur un rappel: ce finale de l'op. 51 de Dvorák nous ramena au milieu des petits problèmes d'ensemble du tout début.

QUATUOR À CORDES PRAZAK- Pavel Hula et Vlastimil Holek (violons), Josef Kluson (alto) et Michal Kanka (violoncelle). Lundi soir, salle Maisonneuve de la Place des Arts. Présentation: Société Pro Musica.

Programme: Quatuor no 1, en fa majeur, op. 18 no 1 (1800) - Beethoven Quatuor no 6, en mi mineur, H. 312 (1946) - Martinu Quatuor no 1, en mi mineur (Z mého zivota) (1876) - Smetana