Le premier spectacle donné à l'Opéra de Vienne sous l'égide du nouveau directeur général, le Français Dominique Meyer, un opéra rarement joué du compositeur allemand Paul Hindemith, Cardillac, a remporté un triomphe dimanche soir.

Dans un Staatsoper archi-comble, les spectateurs ont accueilli par des ovations la première oeuvre présentée sous la responsabilité de Dominique Meyer, avec à la baguette le nouveau directeur de la musique du Staatsoper, le chef d'orchestre autrichien Franz Welser-Möst, et dans une mise en scène de l'Allemand Sven-Eric Bechtolf.

Parmi les interprètes, le baryton finlandais Juha Uusitalo dans le rôle-titre du joaillier Cardillac a donné une interprétation très humaine d'un personnage pourtant plutôt antipathique, qui préfère ses bijoux à l'espèce humaine, y compris sa propre fille, interprétée par la soprano allemande Juliane Banse.

Basé sur une nouvelle du poète romantique allemand E.T.A. Hoffmann (1776-1822), l'opéra en trois actes, composé en 1926, est la cinquième oeuvre pour la scène du compositeur allemand Paul Hindemith (1895-1963). De facture très moderne pour l'époque, Cardillac est bien servi par le décor très expressionniste, en noir et blanc, de Rolf Glittenberg et les costumes de Marianne Glittenberg qui ont l'air d'émaner tout droit d'un film du metteur en scène américain Tim Burton.

Dominique Meyer, auparavant directeur du Théâtre des Champs-Elysées à Paris, a pris les rênes du prestigieux Staatsoper le 1er septembre dernier, après 18 ans de règne de l'Austro-Roumain Ioan Holender, en appelant à ses côtés le chef d'orchestre autrichien Franz Welser-Möst comme directeur de la musique et l'ancien danseur-étoile français de l'Opéra de Paris Manuel Legris comme directeur du ballet.