Le Quatuor à cordes Takacs ouvre demain la saison du Ladies' Morning Musical Club et Marc-André Hamelin, celle de Pro Musica le 4 octobre. OEuvrant séparément au concert, ils sont réunis sur un récent disque Hyperion et, qui plus est, autour de Schumann en cette année de bicentenaire.

Le pianiste ex-montréalais et l'ensemble hongrois maintenant fixé au Colorado occupent plus de la moitié du disque de 56 minutes avec le grand Quintette op. 44, en mi bémol majeur. Ce sommet, à la fois du répertoire de musique de chambre et de la production de Schumann en ce domaine, reçoit une interprétation égale à ses dimensions: magistrale.

Quatuor et pianiste traversent les quatre mouvements avec la maîtrise instrumentale, la synchronisation de jeu et l'unité d'expression d'une formation ayant une longue expérience commune (ce qui n'est pourtant pas le cas) et la prise de son reproduit tous les détails de cette partition très chargée, entre autres les troublants accents de l'alto, habituellement noyé dans la masse sonore. Et, bien sûr, l'oeuvre est jouée avec toutes les reprises.

L'idéal eût été de compléter le disque avec le Quatuor op. 47 pour piano et cordes, quitte à nous priver du second-violon. Mais Hyperion a choisi le troisième Quatuor à cordes, op. 41 no 3, en la majeur, qui date aussi de 1842, la fameuse «année de la musique de chambre» chez Schumann.

Bien que les quatuors à cordes de Schumann ne se situent pas au même niveau d'inspiration que le Quintette, le présent quatuor, dernier des trois, reste d'une belle tenue, avec ses quatre mouvements contrastants et le rôle qu'il donne à chacun des archets. Le Takacs en tire le maximum et laisse la musique circuler avec naturel parmi les quatre instruments. Ici encore, exécution de toutes les reprises et précision de l'image sonore.

****

SCHUMANN: QUATUOR TAKACS, MARC-ANDRÉ HAMELIN, PIANISTE. HYPERION, CDA67631