Au surlendemain de la finale du Prix d'Europe, qui a eu lieu dimanche soir, ses organisateurs ne chôment pas. Ils ont déjà des idées plein la tête pour le centenaire du concours, qui aura lieu l'an prochain.

Pour souligner le 100e anniversaire, on souhaite en donner encore plus aux espoirs d'ici. Le concours sera donc restructuré. Dès l'an prochain, la manière de juger sera modifiée et les prix, augmentés.

 

«Maintenant que le nombre de participants est plus élevé, il devient plus difficile pour le jury de comparer entre des pianistes, des chanteurs et d'autres instrumentistes, explique la vice-présidente de l'Académie de musique du Québec et responsable du concours, Lise Boucher. C'est pourquoi nous allons créer quatre catégories: le clavier, le chant, les cordes et les vents.»

Elle-même lauréate du Prix en 1958, Mme Boucher a connu une carrière fructueuse comme pianiste et comme pédagogue au Conservatoire de musique de Montréal. Elle s'active aujourd'hui bénévolement au bon fonctionnement du concours et à la recherche de partenaires.

Wilfrid Pelletier, Edwin Bélanger, Jacques Hétu, Colette Boky et Chantal Juillet sont quelques autres grands noms de la musique québécoise à avoir remporté ce prix prestigieux assorti d'une bourse qui leur a permis de se perfectionner en Europe. Cette année, le pianiste Tristan Longval-Gagné voit sa carrière propulsée avec le prix de 25 000 $ attribué par le ministère de la Culture.

Prix majorés

À partir de l'an prochain, les lauréats des quatre catégories créées se verront remettre un prix de 5000 $ chacun. Le grand gagnant sera ensuite choisi parmi ces quatre finalistes. Quant à la bourse principale, on a aussi l'intention de la bonifier.

«Ce sera au moins 30 000 $, mais on espère que ce sera plus, parce que 25 000$, ce n'est plus suffisant pour permettre à quelqu'un de vivre et d'étudier en Europe pendant deux ans, dit Michel Buruiana, président du comité d'honneur de l'Académie de musique du Québec, qui chapeaute le Prix d'Europe. Le Prix John Newmark sera également augmenté à une somme encore indéterminée.»

De plus, alors que le jury a surtout été constitué de gens d'ici depuis quelques années, on souhaite dorénavant inviter tous les ans des personnalités d'ailleurs dans le monde à en faire partie.

«Il faut donner la chance aux concurrents de se faire entendre et remarquer par de grands noms venus d'ailleurs pour que l'on puisse leur ouvrir des portes dans le monde», dit Michel Buruiana.

D'autres projets en cours

Le clarinettiste, ondiste et auteur Jean Laurendeau travaille actuellement à la rédaction d'un livre sur le Prix d'Europe, qui paraîtra au printemps 2011. On compte aussi publier un album photos souvenir, et des pourparlers sont en cours avec différents organismes et compagnies de production pour tourner un documentaire sur le Prix d'Europe.

«Demandez aux gens s'ils savent ce qu'est le Prix d'Europe, dit Michel Buruiana. Vous verrez que la grande majorité des gens ne connaissent pas ce joyau. On a donc décidé de travailler beaucoup à sa promotion. Il faut faire comprendre aux gens sa signification et son importance pour notre patrimoine musical.»