L'Opéra de Montréal clôture sa 30e saison avec une rareté: Cendrillon, de Massenet. Ce que la direction annonce comme «un grand spectacle de fête pour toute la famille» prend l'affiche ce soir, 20h, salle Wilfrid-Pelletier de la PdA, pour cinq représentations jusqu'au 3 juin.

Après Manon, Werther et Thaïs, c'est le quatrième ouvrage de Massenet que monte l'OdM. (Werther sera d'ailleurs repris la saison prochaine.)

Le scénario de Cendrillon est bien connu. On le retrouve dès 1697 dans les Histoires ou Contes du temps passé de Charles Perrault. Rafraîchissons quand même un peu nos souvenirs d'enfance.

Lucette est la fille du gentilhomme Pandolfe qui, devenu veuf, épousa l'acariâtre Madame de la Haltière déjà mère de deux filles, Noémie et Dorothée. Belle-mère et demi-soeurs font la vie dure à la pauvre Lucette, surnommée Cendrillon car elles la retiennent près de l'âtre (et des cendres) à faire la cuisson. Un soir où madame et ses filles sont à un bal chez le roi, Cendrillon rêve d'y être aussi. Paraît alors la fée, sa marraine, qui, d'un coup de baguette magique, la transforme en ravissante jeune fille et l'emmène au bal, en lui faisant promettre de revenir à minuit. Le prince tombe amoureux d'elle en la voyant, mais elle disparaît à l'heure dite. Il la retrouvera grâce à la pantoufle de verre qu'elle perdit dans sa fuite.

Coproduit avec quatre compagnies étrangères, le spectacle qu'on verra dès ce soir, et qui s'annonce hautement fantaisiste, avait d'abord été annoncé (non officiellement) pour 2007. Il s'agit d'une autre réalisation du tandem Renaud Doucet-André Barbe (le premier à la mise en scène et à la chorégraphie, le second aux décors et costumes).

Avec le Choeur de l'OdM et l'Orchestre Métropolitain dirigés par Jean-Yves Ossonce, la distribution, entièrement d'ici, réunira Julie Boulianne (rôle-titre), Gaétan Laperrière (Pandolfe), Noëlla Huet (Madame de la Haltière), Caroline Bleau (Noémie), Mireille Lebel (Dorothée), Marianne Lambert (la fée) et Frédéric Antoun (le prince).

Il existe près de 20 opéras sur ce sujet, le seul connu étant La Cenerentola de Rossini. Créé à Paris en 1899, Cendrillon fut monté à Montréal dès 1912, puis oublié jusqu'en... 2002, année où on le vit à l'Atelier d'opéra de l'Université de Montréal. L'oeuvre fut aussi donnée à Ottawa en 1979, avec, en Cendrillon, la mezzo Frederica von Stade qui en signa au même moment, chez CBS, un enregistrement qui est encore le seul au catalogue.