«En résidence» cette année au Festival de musique de chambre de l'église St. James United, le jeune Quatuor à cordes Afiara y donne cinq concerts dont le troisième avait lieu hier soir.
Denis Brott, le directeur du Festival, a rappelé sur scène avant le concert qu'il avait découvert ce jeune ensemble canadien en 2008 au Concours international de Munich, où il était juge, et que l'expérience l'avait «bouleversé».Sans aller jusque-là, je dois reconnaître le très haut niveau technique et musical du Quatuor Afiara et, par-dessus tout, le sérieux et le respect avec lesquels ces jeunes se penchent sur les grandes oeuvres du passé.
Deux oeuvres seulement composaient leur programme: le Quatuor op. 76 no 5 de Haydn, parfois surnommé Largo en raison de son très long mouvement lent, un Largo en quelque sorte annonciateur du romantisme, et la Suite lyrique en six mouvements de Berg. Le Afiara joua les deux oeuvres sans entracte et sans même quitter la scène, faisant cependant une pause appréciable entre les mouvements du Berg. Une heure et tout était fini.
Le programme faisait s'affronter deux mondes sonores complètement différents. Aux couleurs raffinées mais sans préciosité du classique Haydn, que couronnait un Presto d'une vitesse folle, s'opposaient les sons brusques, arrachés et vitreux du Berg dodécaphonique, révolutionnaire et, semble-t-il, porteur d'un secret amoureux.
Encore peu connu, le Afiara n'avait pas attiré 100 personnes. Il joue Mozart et Mendelssohn le 26 et participe trois fois au Marathon Brahms du 29. Les amants de ce répertoire ne devraient pas être déçus.
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QUATUOR À CORDES AFIARA - Valerie Li et Yuri Cho (violons), David Samuel (alto) et Adrian Fung (violoncelle). Hier soir, église St. James United. Festival de musique de chambre de Montréal.
Programme:
Quatuor no 79 (ou 64), en ré majeur, op. 76 no 5, Hob. III : 79 (1799) - Haydn
Lyrische Suite (1925-26) - Berg