Né en 1919 à Varsovie, mort en 1996 à Moscou où il vivait depuis 1943, Mieczyslaw Weinberg (dont le nom est parfois orthographié Moisheï Vainberg, ou même Feinberg) travailla avec Chostakovitch et son langage musical en porte la marque - mêmes formules rythmiques et harmoniques, même mélange de lugubre et de sardonique -, à la différence que Chostakovitch est une personnalité très forte et que Weinberg n'a à peu près rien à dire.

J'ai vu le nom de Weinberg pour la première fois sur un enregistrement soviétique de 1954 où Chostakovitch jouait avec son disciple une transcription pour piano à quatre mains de sa dixième Symphonie. On apprit plus tard qu'il était compositeur, mais sa musique n'était à peu près pas jouée.

 

Une «renaissance Weinberg» est en cours. Bien des gens aiment cette musique; j'en connais même qui la préfèrent à celle de Chostakovitch! Ce qui explique sans doute qu'au moins deux intégrales soient entreprises: les 26 symphonies, chez Chandos, et la musique de chambre, dont les 17 quatuors à cordes, chez CPO.

 

Quatuors à cordes, CPO. 777 393-2, **

Chandos a aussi produit un disque de concertos: les deux pour flûte (opp. 75 et 148, de 1961 et 1987 respectivement), celui pour clarinette (op. 104, de 1970) et la fantaisie pour violoncelle (op. 52, de 1953), joués par l'Orchestre symphonique de Göteborg, Suède, et ses premiers-pupitres.

Des deux concertos pour flûte, l'op. 75 est le plus intéressant, en raison principalement de l'extrême difficulté de la partie soliste (bien que le créateur, Akexander Korneyev, parvienne à jouer encore plus vite dans son enregistrement Russian Disc!). Le concerto pour clarinette exploite habilement tout l'ambitus de l'instrument; l'oeuvre pour violoncelle met le soliste très en évidence et lui impose une cadence de deux minutes entre deux mouvements.

Les deux disques CPO offrent peu d'intérêt. Le premier groupe les quatuors à cordes nos 6, 8 et 15 (opp. 35, 66 et 124, de 1946, 1959 et 1979) joués par le Quatuor Danel, de France. Là encore, l'influence de Chostakovitch est manifeste et la seule originalité réside dans le fait qu'un quatuor est en un seul mouvement de 17 minutes et qu'un autre comprend neuf mouvements (!) totalisant 26 minutes.

L'autre disque CPO contient les sonates pour violon et piano nos 4 et 5 (opp. 39 et 53, de 1947 et 1953) et trois pièces de 1934-35, le tout joué par le violoniste allemand Stefan Kirpal et son frère Andreas au piano. La sonate no 5 est écrite dans une tonalité affirmée, sol mineur, ce qui permet de «s'accrocher» à quelque chose. Le reste est naïf et dépourvu d'idées. On dirait un élève.

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CONCERTOS

Chandos, CHSA 5064

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QUATUORS À CORDES

CPO, 777 393-2

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SONATES VIOLON-PIANO

CPO, 777 456-

Sonates violon-piano, CPO. 777 456-2, *