Les Grands Classiques d'Edgar reviennent en avant-plan, mais cette fois, le spécialiste en musique classique propose rien de moins que six disques de musique sacrée.

C'est avec l'appui et la complicité des cardinaux Jean-Claude Turcotte et Marc Ouellet qu'Edgard Fruitier a fait une sélection parmi plus de 400 titres de sa discothèque, inspirés de la liturgie chrétienne.

La maison Octave Musique est arrivée avec ce nouveau projet qui a débouché en quatrième coffret Les Grands Classiques d'Edgar, du célèbre «sélectionneur», un homme d'une grande culture qui aura bientôt 80 ans. Et à nouveau, M. Fruitier s'est cassé la tête pour choisir 90 titres déclinés en six CD.

«J'ai puisé les pièces dans ma discothèque, a expliqué M. Fruitier, toujours en verve. Mais l'idée la plus géniale de l'affaire, c'était de demander aux deux cardinaux du fait français au Québec de participer au projet, apportant ainsi une dimension supplémentaire importante.»

«Bref, ce fut en bout de piste un travail d'équipe», a dit Edgar Fruitier qui avoue ne pas avoir la fibre religieuse.

M. Fruitier a reconnu qu'il a fallu élaguer, un travail qu'il dit avoir trouvé ardu, compte tenu de l'abondance d'oeuvres dans ce créneau.

«J'étais habité de regrets, a-t-il déploré. Ces oeuvres sont toutes belles mais il y a les autres aussi (non sélectionnées).»

«Mais elles pourraient peut-être donner naissance à un autre coffret», a suggéré Mgr Turcotte, qui a dit connaître la moitié des oeuvres choisies.

L'album, qui sera en magasin dès mardi, comprend notamment Ave Maria de Bach et de Schubert, de même que le Requiem de Mozart, ainsi que des chants grégoriens.

Mgr Turcotte, qui adore la musique classique, a accepté sur le champ de collaborer au projet et il s'est rangé derrière les choix de M. Fruitier.

«J'étais certain que M. Fruitier était pour faire une sélection de musique sacrée un jour. Mais je n'aurais jamais pensé participer au projet», a affirmé le cardinal Turcotte.

Pour ce coffret, Mgr Turcotte, qui s'est engagé à présenter le coffret au pape à sa prochaine visite au Vatican, a dressé dans le livret un résumé du cheminement de la musique sacrée.

«Les choses ont beaucoup changé. Autrefois avec les messes en latin, les gens de comprenaient pas. Alors c'est la musique qui les réunissait et les gens comprenaient ainsi les sentiments exprimés dans le latin. Quand on a choisi de prendre les langues des gens (pour dire la messe), ce fut autre chose. C'a donné le goût aux gens de participer en chantant. Il y a toujours des chants dans les cérémonies. Mais le trésor musical est resté. Il ne faut pas le perdre, c'est précieux», a affirmé le cardinal montréalais.

De son côté, le cardinal Marc Ouellet, archevêque de Québec, a traité des requiem, de leur importance dans les messes ou lors de funérailles, entre autres.

Les Petits chanteurs du Mont-Royal et le Choeur des moines de Saint-Benoît-du-Lac ont aussi collaboré à cet album.

Une partie des profits tirés de la vente de l'album ira à des oeuvres de charité.

Le cardinal Turcotte remettra sa redevance à la Collecte annuelle de l'Église catholique de Montréal, venant en aide aux paroisses pauvres.

Le cardinal Ouellet remettra la sienne au Fonds SVP de la Fondation Cardinal-Marc-Ouellet dont l'objectif est de lutter contre la pauvreté.