Lorraine Vaillancourt et son Nouvel Ensemble Moderne s'engageaient mercredi soir dans leur 21e saison. Avant le concert, la fondatrice-directrice du NEM apprit à bien des gens (dont moi) que 2009 est l'Année mondiale de l'astronomie et indiqua qu'une partie du programme y ferait référence - ce qui nous valut, en plus de la musique, des projections sur grand écran.

Des cinq oeuvres au programme, celle qui créa la plus forte impression n'avait cependant rien à voir avec le monde des astres. C'est la nouvelle création de Denys Bouliane, qui mena jusqu'à 22h18 cet autre très long concert du NEM. Le compositeur s'inspire ici des légendes de l'île d'Anticosti dont l'une, selon lui, met en scène nul autre que Jacques Cartier et la fille d'un chef indien. Peu importe le scénario: Bouliane crée ici une musique primitive, de rythme et de son, avec une fracassante cadence de Julien Grégoire sur ses caisses, mais aussi quelques échos trop évidents de Sacre du printemps et de Carlos Chavez.

 

Peu à retenir de tout ce qui précède. Allain Gaussin crée des sons qui évoquent d'abord un film d'horreur, ensuite un moteur qui s'arrête graduellement. Taylor Brook montre une façon intéressante d'organiser des sons puisés à un vocabulaire éculé. Massimo Botter parle de neuf mois de grossesse (!) et confie au hautbois la voix d'un nouveau-né. Le NEM reprend ensuite la pièce à perpétuel recommencement de Kaija Saariaho qu'il avait inscrite au tout premier concert de son histoire, le 3 mai 1989 (détail omis du présent programme).

L'assistance était assez bonne mais la salle se vida de moitié à l'entracte.

NOUVEL ENSEMBLE MODERNE. Dir. Lorraine Vaillancourt. Soliste: Normand Forget, hautboïste. Mercredi soir, salle Claude-Champagne de l'Université de Montréal. Programme: L'harmonie des sphères (2006) Allain Gaussin; Murder Ballad (2008) Taylor Brook; And at the end... The scream, avec solo de hautbois (2007) Massimo Botter; Lichtbogen (1985-86) Kaija Saariaho; Rythmes et échos des rivages anticostiens (2009) Denys Bouliane.