Après cinq master-classes offertes au public du 6 au 13 août, l'Institut canadien d'Art vocal s'engage cette semaine dans les dernières manifestations de son sixième stage de perfectionnement pour jeunes chanteurs.

Lundi soir, les aficionados de chant remplissaient la salle Serge-Garant de l'UdM pour un exercice assez particulier: un récital de mélodies chantées avec non seulement un piano mais des gestes, expressions, groupements et déplacements, et quelques costumes et accessoires, comme à l'opéra.

Cette idée de «mélodie dramatisée» était celle du baryton suédois Hakan Hagegard, l'un des professeurs invités, qui est venu sur scène résumer ainsi sa conception: «To act the text», c'est-à-dire transposer les mots en langage théâtral.

Le petit spectacle réunissait 15 des 41 sujets du stage de cette année dans 22 pièces dont deux étaient effectivement tirées d'opéras. Les 20 autres étaient des mélodies de Schumann, Wolf, Poulenc, Weill et autres, en allemand, français, anglais, russe, espagnol et polonais.

L'idée de M. Hagegard est sans doute bonne pour la formation du chanteur car elle lui fournit une sorte de connaissance physique des paroles qu'il prononce. Mais, comme spectateur, je n'en ai pas tiré grand-chose. Il y avait là trop d'éléments gratuits, comme cette petite poupée qui revenait de tableau en tableau. En fait, il fallait pratiquement fermer les yeux pour apprécier les voix et les interprétations.

Aucun sujet faible parmi les 15 entendus. Certains étaient même remarquables: la basse canadienne Brian Wehrle, la soprano ukrainienne Inga Filippova-Williams, la soprano française Samantha Louis-Jean et la mezzo américaine Julia Mintzer, qu'on reverra demain soir en Carmen.

Robin Wheeler fut au piano l'accompagnateur impeccable du récital entier, sauf pour une petite portion confiée à une jeune collègue.

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RÉCITAL DE MÉLODIES. Lundi soir, salle Serge-Garant de la Faculté de musique de l'Université de Montréal.