Invité des récitals d'une heure des dimanches d'été à l'orgue de la Basilique Notre-Dame, Patrick Wedd avait consacré son programme à la musique anglaise.

Le geste honorait certes l'organiste titulaire de la Cathédrale anglicane de Montréal, mais il allait plus loin. M. Wedd délaissait momentanément sa spécialité, Messiaen, pour servir un répertoire que nous ignorons et qui mérite d'être entendu à l'occasion.

L'organiste avait retenu quatre compositeurs. Herbert Howells est le seul qui soit relativement connu. Il fut organiste, comme Percy Whitlock et Francis Jackson, qui l'encadraient dans le programme. Le premier nommé, Patrick Gowers, est aussi compositeur de cinéma.

Il n'y avait dans tout cela rien de génial, certes, mais rien d'indifférent non plus. Une solide connaissance de l'écriture et de l'orgue était évidente partout. En plus de posséder toute la virtuosité que requiert cette musique, M. Wedd sut adapter le Casavant de Notre-Dame, qui est un instrument français, à cette musique typiquement British et conçue pour des instruments d'une tout autre esthétique.

La Toccata de Gowers (de 1970) est un mouvement perpétuel qui débute sur les jeux doux pour se terminer dans les profondeurs de l'orgue. Dans la Plymouth Suite de Whitlock (de 1937), deux mouvements tonitruants, à la Widor, encadrent trois pièces rêveuses. M. Wedd mit toutes ces qualités en relief, par son jeu et ses registrations. Il dota de belles couleurs la pièce de Howells, Siciliano for a High Ceremony (de 1953), et conclut magistralement avec un complexe Toccata, Chorale and Fugue de Jackson, de 1955.

PATRICK WEDD, organiste. Dimanche soir, basilique Notre-Dame (orgue à traction électropneumatique Casavant (1890-1991); 92 jeux, quatre claviers manuels et pédale).