À compter d'aujourd'hui et jusqu'au dimanche 2 août, le 32e Festival de Lanaudière offrira 26 concerts, récitals et spectacles dans des domaines très variés: musique symphonique, musique de chambre et musique sacrée, jazz et genre cabaret. Diverses activités s'y ajoutent: cinéma gratuit en plein air, soupers-rencontres avec quelques vedettes de la saison, dîner-croisière d'avant-concert, etc.

Parmi ces 26 événements musicaux, on me demande de faire quelques recommandations. J'en fais trois sans réserve, sur la foi de ce que je connais déjà des sujets concernés, soit une oeuvre et deux interprètes.

 

L'oeuvre, c'est la Messa per Rossini, révélée il y a 20 ans par un enregistrement de la marque allemande Hänssler et donnée en première canadienne à l'Amphithéâtre le vendredi 10 juillet sous la direction de Jean-Marie Zeitouni.

Il s'agit d'une messe de requiem écrite en 1869 pour le centenaire de la mort du célèbre musicien d'opéra par 13 compositeurs italiens dont le seul connu est Verdi, qui eut l'idée de cette oeuvre collective totalisant près de deux heures. Verdi signa le Libera me final, qu'il reprit, en le modifiant, dans son propre Requiem de 1874.

Les deux artistes qui valent tout particulièrement le déplacement sont la pianiste russe Valentina Lisitsa et la violoniste américaine Rachel Barton Pine.

La pianiste avait fait, comme on dit, «un malheur» l'été dernier en récital et en concert avec orchestre. Le Festival la ramène cette année dans ces deux contextes. Mardi soir, à L'Assomption, elle s'attaquera à la Hammerklavier, la plus longue et la plus difficile des 32 Sonates de Beethoven, et y ajoutera la rare première Sonate de Rachmaninov. De Rachmaninov encore, elle jouera le redoutable troisième Concerto le samedi 11 juillet à l'Amphithéâtre, sous la direction, là encore, de Jean-Marie Zeitouni.

Victime d'un atroce accident dans le métro de Chicago qui l'a privée de l'usage de ses deux jambes, Rachel Barton Pine est un phénomène certainement unique dans le monde des musiciens. Elle est une habituée du Festival de musique de chambre de Denis Brott où, malgré son handicap, chaque prestation la retrouve de bonne humeur, parlant au public et atteignant les plus hauts sommets comme technicienne et comme interprète.

Lanaudière l'a retenue pour deux récitals. Le lundi 20 juillet, à la Purification de Repentigny, elle sera seule avec son violon dans Ysaye, Albéniz, Rodrigo et plusieurs autres. Le lendemain, à Saint-Alphonse-Rodriguez, cette fois avec piano, elle jouera Mendelssohn, Corigliano et Liszt.

Voilà donc, comme on dit, mes «musts». Ce qui ne diminue en rien l'intérêt du concert d'ouverture de ce soir, réunissant à l'Amphithéâtre Yannick Nézet-Séguin et son Orchestre Métropolitain dans Le Sacre du printemps de Stravinsky et Alain Lefèvre dans le Concerto en fa de Gershwin.

D'autres dates sont aussi à retenir. Le lundi 13 juillet à Berthierville: la harpiste anglaise Catrin Finch dans sa propre adaptation des Variations Goldberg de Bach. Le mardi 14 juillet à Saint-Sulpice: la pianiste arménienne Nareh Arghamanyan, premier prix du Concours international de Montréal l'an dernier, dans Mendelssohn, Schumann et Rachmaninov (cette fois, la plus familière deuxième Sonate). Le vendredi 17 juillet à l'Amphithéâtre: Marie-Nicole Lemieux dans Haydn, Mozart et Gluck avec les Violons du Roy, dir. Bernard Labadie. Le jeudi 23 juillet à Sainte-Mélanie: le Studio de musique ancienne de Montréal, dir. Christopher Jackson, dans les Lagrime di San Pietro de Roland de Lassus.

En fin de Festival, l'Amphithéâtre recevra deux fois l'Orchestre Symphonique de Montréal. Le samedi 25 juillet: programme Korngold-Schubert-Strauss dirigé par Julian Kuerti, fils du réputé pianiste. Le samedi 1er août: Requiem allemand de Brahms avec le baryton Nathan Gunn, dir. Kent Nagano.

Rappelons que toute la saison est dédiée à la mémoire du fondateur du Festival, le père Fernand Lindsay, à qui un hommage spécial sera rendu sur scène ce soir ainsi que les 10 juillet et 1er août.