Yannick Nézet-Séguin confirme: le Metropolitan Opera de New York l'a engagé pour cinq années consécutives, à raison d'un opéra par année. Il s'agit sans doute d'un cas unique dans les 125 ans d'histoire de la prestigieuse institution: être retenu pour cinq ans avant même d'y avoir dirigé ou chanté une seule fois.

Le jeune chef de l'Orchestre Métropolitan (ex-»du Grand Montréal»), qui a eu 34 ans le 6 mars, fera ses débuts à l'«autre Met» le 31 décembre prochain, inaugurant une toute nouvelle production de Carmen, de Bizet. Six représentations sont prévues, avec Angela Gheorghiu et son mari Roberto Alagna.

 

Nézet-Séguin nous dit que son contrat lui interdit de dévoiler le répertoire pour lequel il a été engagé. De diverses sources, nous savons qu'il y aura un Puccini - ce sera La Bohème ou Il Trittico -, Don Carlo, de Verdi, Faust, de Gounod, et une rareté de Zandonai, sans doute Francesca da Rimini.

Le jeune chef faisait l'automne dernier ses débuts comme titulaire de l'Orchestre Philharmonique de Rotterdam et principal chef invité de l'Orchestre Philharmonique de Londres. On sait qu'il effectuera en février une tournée de l'est de l'Amérique avec son orchestre de Hollande: Montréal, Québec et Ottawa figurent, avec New York, à l'itinéraire. Commence-t-il à parler le néerlandais? «Je lis parfois de courts messages à l'auditoire. Il paraît que ma prononciation est bonne.»

Plus récemment, il faisait ses débuts avec trois des plus importants orchestres américains: Boston, Philadelphie et Los Angeles. Chicago et Cleveland suivront en 2010-11. Il est aussi question du Philharmonique de New York, le directeur général Zarin Mehta étant venu assister à l'un de ses concerts ici.

Le Festival de Salzbourg, où il dirigeait l'été dernier Roméo et Juliette, de Gounod (un DVD du spectacle vient de paraître chez Deutsche Grammophon), l'a réinvité pour 2010, cette fois pour deux opéras: Don Giovanni, de Mozart, et reprise du Gounod. Cet été, il fera ses débuts au festival «Mostly Mozart» de New York et aux fameux «Proms» du gigantesque Royal Albert Hall de Londres.

Au chapitre des enregistrements: trois titres, chez EMI ou la maison parente Virgin, avec le Philharmonique de Rotterdam: un programme Ravel, les Concertos pour violon de Beethoven et de Korngold avec Renaud Capuçon et un disque de transcriptions avec le flûtiste Emmanuel Pahud.

Sans oublier un autre Bruckner avec le Métropolitain, pour ATMA: cette fois, la huitième Symphonie, en juin, après l'exécution en concert. Car Nézet-Séguin le répète: «Je n'ai aucune intention de quitter le Métropolitain.»