À un mois de Noël cette fois encore, Michel Brousseau montait son audition annuelle de ce Requiem de Mozart si peu annonciateur de la fête la plus joyeuse de l'année. Le programme parlait de «neuvième année consécutive». Il faudrait revoir les archives puisqu'on parlait aussi de «neuvième année consécutive» au concert du 25 novembre 2007. Et rouvrir sa grammaire française (si on en a une): un bout de papier glissé dans le programme demandait «Où avez-vous entendu parlé (sic) du concert de ce soir?»

M. Brousseau, qui connaît son Requiem assez bien pour le diriger par coeur, a une fois de plus animé avec talent sa formation chorale de 200 gosiers (en fait, réunion de quatre choeurs différents) et son petit orchestre de 30 musiciens. Chantant avec les choristes, attentif à tous les groupes et tout autant à l'orchestre, il a traversé la partition avec des tempi plutôt rapides mais sans en négliger le contenu émotif.

 

L'obscure chanteuse Maria Knapik est en passe de devenir elle aussi «annuelle». C'est la troisième fois au moins que M. Brousseau fait appel à cette voix médiocre et sans style. On se demande pourquoi. Nouveau venu, le baryton américain James Dietsch pousse encore une certaine voix mais chante Mozart n'importe comment. Les deux autres solistes formaient avec eux une sorte de quartet qu'on aurait dit tout droit sorti de Fledermaus.

Cette version traditionnelle du Requiem inachevé avait fait «salle comble» à la basilique. La prochaine fois, il serait intéressant de choisir une autre version - celle de Franz Beyer, par exemple.

Un inédit occupait la première moitié du concert: la Messe solennelle de Saint Rémi, de Théodore Dubois. Également dirigée de mémoire par M. Brousseau, l'oeuvre fait un peu plus d'une demi-heure et illustre le solide métier, l'inspiration et l'originalité de ce compositeur qu'on est en train de découvrir au-delà de ses fameuses Sept Paroles du Christ.

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Orchestre et Choeur philarmonique du Nouveau Monde, Chanteurs de Sainte-Thérèse, Choeur Tremblant et Petits chanteurs du Mont-Royal. Chef d'orchestre: Michel Brousseau. Solistes: Maria Knapik, soprano, Michelle Sutton, mezzo-soprano, Steeve Michaud, ténor, et James Dietsch, baryton. Dimanche soir, basilique Notre-Dame. Programme: Messe solennelle de Saint Rémi, pour deux voix solistes, choeur et orchestre (1891) - Dubois Requiem pour quatre voix solistes, choeur et orchestre, K. 626 (1791) - Mozart