La Maison des JMC consacrait à Beethoven son premier concert-apéritif de la saison, mercredi. «Jeune Beethoven», promettait l'affiche. En bon français, il fallait dire «Le jeune Beethoven». De toute façon, le terme ne convient guère à un compositeur de 30 ans.

Le programme groupait deux oeuvres créées au même concert viennois du 2 avril 1800: la première Symphonie et le Septuor op. 20, pour vents et cordes. Une rareté dans le cas de la symphonie, jouée dans la transcription pour piano seul de Liszt. Et presque la même chose pour le Septuor qui, sans doute pour des raisons pratiques, n'est à peu près jamais donné en concert.

Les transcriptions de Liszt des neuf Symphonies de Beethoven constituent déjà un tour de force. Jean-Philippe Sylvestre en a signé un autre avec cette première Symphonie livrée entièrement de mémoire et incluant toutes les reprises. La clarté de son jeu faisait ressortir structure et contrepoint; ses dynamiques parfois extrêmes suggéraient les instruments originaux et les dialogues orchestraux.

Quelques fausses notes ne sont rien. J'ai plus de réserves sur les petits maniérismes, sans justification aucune, qu'il laissait se glisser ici et là. Il est vrai que le jeu pianistique invite à ce genre d'abus. Raison de plus pour se méfier. Et le petit jazz en rappel était de trop.

Le Septuor réunissait autour de l'altiste et chef d'orchestre Jean-Philippe Tremblay, responsable de la série, quelques jeunes musiciens dont le seul connu est le clarinettiste Jean-François Normand. Les sept participants traversèrent l'oeuvre en six mouvements avec une bonne coordination rythmique et même de la musicalité.

Plus inégaux furent les passages confiés à un instrument en particulier. Le violon est ici le plus à découvert et la petite Amélie Benoit Bastien a tout gâché en jouant faux ou presque faux du commencement à la fin. Faut-il parler d'arrogance ou d'inconscience? Chose certaine, le chef Tremblay devrait se montrer plus sévère dans ses choix. Moins sollicités, le violoncelle et le cor ont aussi connu quelques problèmes. À la clarinette et à la contrebasse: du travail soigné.

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JEAN-PHILIPPE SYLVESTRE, pianiste, et ENSEMBLE INSTRUMENTAL. Mercredi après-midi, Maison des JMC. Série «La musique sur un plateau».