Il s'est d'abord fait connaître comme acteur. Le cours des choses aurait néanmoins pu être différent. «La musique m'habite depuis que j'ai 10 ans. Chanteur, c'est ce que je suis tous les jours», explique Aliocha. Aujourd'hui, c'est cette facette qu'il met à l'avant-scène.

Aliocha a lancé vendredi dernier son premier opus, Eleven Songs. Onze pièces folk-pop qui flirtent avec le rock rétro. Un mélange de chansons acoustiques et de morceaux plus travaillés qui s'inscrivent dans la continuité de l'EP Sorry Eyes, sorti en septembre dernier. Trois pièces de ce mini-album ont d'ailleurs été repêchées pour faire partie d'Eleven Songs, dont Sarah, le plus récent vidéoclip d'Aliocha.

Les chansons d'Eleven Songs et de Sorry Eyes ont été enregistrées en même temps avec le réalisateur français Samy Osta (La Femme, Feu! Chatterton): lors d'une retraite de deux semaines à Göteborg, en Suède, au printemps 2016. Pourquoi alors avoir attendu avant de lancer un album complet? «Personne ne me connaissait. Sortir 15 chansons d'un coup, je trouvais ça un peu lourd, explique Aliocha. Je voulais que les gens reçoivent l'album en ayant déjà une idée de qui je suis.» Un pari gagné puisque l'EP a reçu de bonnes critiques, et ce, des deux côtés de l'Atlantique.

Auteur-compositeur-interprète, Aliocha s'inspire principalement des gens qui l'entourent pour créer. «J'ai beaucoup de chansons qui sont dédiées à mon grand frère Vadim. L'album lui est aussi dédié. Milky Way et As Good As You, notamment. Toutes mes premières chansons en fait.»

Vadim Schneider est mort dans un accident de voiture en 2003, alors qu'il se rendait sur un plateau de tournage. «J'ai commencé à chanter à ce moment-là, confie Aliocha. J'ai commencé à écrire cinq ans plus tard, mais évidemment toujours habité par ça, et je le suis encore aujourd'hui. Ç'a été la motivation d'écrire mes premières chansons. Je n'arrivais pas à trouver de résonance auprès de mes amis. Le besoin d'écrire est venu de là. Je m'adressais à lui.»

L'album aurait pu être imprégné d'une aura de tristesse. Or, c'est plutôt un vent d'optimisme qui semble souffler sur chacune des pièces. «Ce qui m'intéresse, c'est d'essayer de transformer la souffrance en quelque chose de beau», raconte Aliocha, qui a notamment été influencé par la musique de Simon and Garfunkel.

«Je ne veux pas écrire des chansons qui tirent juste vers le bas.»

Eleven Songs ne compte que des titres en anglais. L'artiste compte-t-il chanter dans la langue de Molière un jour? «C'est un défi que je me suis lancé», répond-il, avant de parler d'une première chanson en français écrite la semaine dernière. «Je ne sais pas si elle verra le jour», dit-il humblement.

À 17 ans, alors qu'il travaillait avec son mentor Jean Leloup, Aliocha a tenté de chanter en français, sans toutefois trouver un son qui lui était propre, confie-t-il. «Ça ressemblait trop à du Jean Leloup.»

Sur scène

Au cours des derniers mois, Aliocha a assuré la première partie des concerts de Charlotte Cardin au Québec à une quinzaine de reprises en plus de se produire sur scène en France, en Allemagne, en Belgique et en Grande-Bretagne. À la fin du mois, on pourra l'entendre à Montréal dans le cadre du Festival de jazz.

«Au fil des concerts, les chansons ont évolué, mais on reste quand même fidèles à l'album, dit-il, en promettant plus de passages instrumentaux sur scène. Il va y avoir quelques nouvelles chansons aussi.»

Aliocha sera en concert les 29 et 30 juin au Savoy du Métropolis, dans le cadre du Festival de jazz.

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FOLK-POP. Eleven Songs. Aliocha. Audiogram.

Image fournie par Audiogram

Eleven Songs, d'Aliocha