Son groupe HUMANS a donné deux DJ sets à Osheaga. Il vient de lancer son premier livre. Et il tournera son premier long métrage à l'automne. Rencontre avec  Peter Ricq, un artiste qui ne manque pas d'inspiration.

Le nom de Peter Ricq ne vous dit peut-être rien, mais, au rythme où il produit, cela devrait changer bientôt.

La Ligue des super vilains, sur VRAK.tv, c'est lui. Il a créé cette série d'animation avec deux copains alors que le Montréalais étudiait à l'Université Concordia. «J'avais 27 ans, je suis allé m'installer à Vancouver parce que les conditions de production y étaient meilleures. Sept ans plus tard, j'y suis toujours», raconte Peter Ricq, joint au téléphone.

Il travaille aujourd'hui comme directeur artistique dans un studio d'animation et a conçu deux autres séries d'animation qui ont été vendues à une cinquantaine de chaînes dans le monde, dont Teletoon, Disney et BBC.

Concepteur de clips

Même si son objectif est de percer comme cinéaste, Peter Ricq ne se tourne pas les pouces en attendant de réaliser son rêve. C'est un véritable artiste multidisciplinaire qui s'exprime sur plusieurs plateformes.

Peintre et illustrateur - il est représenté par la galerie Ayden à Vancouver -, il a exposé ses oeuvres dans différentes villes du monde. Il réalise aussi les clips des chansons de son groupe HUMANS.

Car en plus d'être un artiste visuel, Peter Ricq est musicien et compositeur. Il a fondé HUMANS, groupe de musique électronique, avec son complice Robbie Slade, en 2009. L'an dernier, HUMANS a lancé son premier album, Noontide, qui a été nommé aux prix Juno. Peter Ricq a donné deux DJ le week-end dernier à Osheaga.

«Comme c'est difficile de percer en cinéma, je me disais que je pouvais faire les vidéos de mon groupe pour me faire connaître dans l'industrie du film», explique le touche-à-tout âgé de 35 ans.

En plus des clips, Ricq a tourné plusieurs courts métrages, dont Glitch, lancé en 2007, qui a remporté une dizaine de prix en cinéma d'animation.

Parallèlement à HUMANS, Peter Ricq a fondé un deuxième groupe, Gang Signs, pour expérimenter sur le plan musical. «Ce que je fais avec ce groupe est plus lent, plus sombre qu'avec HUMANS, souligne l'artiste. Dans Gang Signs, je suis le seul maître à bord. Si je décide de faire un truc, je le fais sans avoir besoin de demander l'opinion d'autrui.» 

Ricq est également l'auteur de plusieurs pièces de la chanteuse électro-pop canadienne Ladyfrnd.

Passage à Montréal

Vendredi soir dernier, l'hyperactif créateur a lancé Once Our Land (Notre terre jadis, en français), son premier roman graphique, au studio Bliss du boulevard Saint-Laurent. Un récit post-apocalyptique qui se déroule dans l'Allemagne des années 1830. «J'aime les histoires fantaisistes qui sortent de l'ordinaire, des histoires qui font découvrir un nouveau monde, qui font rêver», confie-t-il.

«J'avais 19 ans quand j'ai commencé à l'imaginer, poursuit-il. Je l'ai édité à compte d'auteur et je me suis associé à une petite entreprise pour le distribuer aux États-Unis. Ça marche très bien: ils en ont déjà vendu 3000 exemplaires.»

À l'automne, grâce à un financement de Téléfilm Canada, Peter Ricq réalisera son rêve: tourner son premier long métrage de fiction. «Ce sera un mélange de film d'horreur et de comédie noire», explique celui qui signera le scénario en plus de la réalisation.

Ricq aimerait tourner un jour en français, langue qu'il maîtrise parfaitement. «Je suis un grand fan du cinéma québécois, dit il. J'ai adoré C'est pas moi, je le jure!, Tu dors Nicole et tous les films de Ricardo Trogi.»