Plusieurs artistes qui faisaient la pluie et le beau temps dans les années 80 reviennent nous voir ces jours-ci. Daryl Hall, qui chantera avec John Oates ce soir au Centre Bell, a beaucoup appris de cette décennie marquée par son éclectisme musical.

Le duo Hall & Oates a connu des hauts et des bas depuis l'époque où il trônait au sommet des palmarès dans les années 80. Mais les deux musiciens n'en continuent pas moins une carrière entreprise il y a 44 ans. Avec le temps, Daryl Hall a compris qu'une carrière en musique pop pouvait ressembler à un tour de montagnes russes.

«John et moi avons connu des hauts et des bas, mais, chaque fois qu'on remonte, on remonte toujours un peu plus haut, dit Hall au téléphone. On est tout le temps en tournée, on n'arrête jamais et on joue dans des salles de plus en plus grandes.»

Ce soir, ce n'est pas au Théâtre St-Denis ni à la salle Wilfrid-Pelletier, mais bien au Centre Bell qu'on reverra le duo de Philadelphie dont la pop à saveur soul faisait la pluie et le beau temps dans les années 80.

Pourtant, leurs fans de longue date se souviendront peut-être d'un concert de septembre 1988 où il n'y avait pas foule au Forum. «Ça ressemble à un party privé», avait même lancé Oates à son ami Hall. Mais les deux hommes et leurs musiciens avaient réagi en vieux pros et avaient donné un spectacle dynamique comme ils l'auraient fait dans une salle comble.

Le synthétique et l'organique

La fois suivante, c'est au Spectrum qu'on les avait revus pour un concert à saveur acoustique. Hall nous avait alors dit qu'ils étaient un peu en réaction à l'omniprésence de la technologie qu'ils avaient eux-mêmes exploitée en studio dans les années 80.

«Sur le plan technologique, je voulais faire un pas un arrière et adopter un style plus simple de réalisation, travailler avec mon band pour faire une musique beaucoup plus organique, dit-il aujourd'hui. C'est ce que je fais depuis.»

«Si vous écoutez n'importe quel disque que j'ai enregistré, seul ou avec John, ça ne ressemble pas du tout à ce qu'on faisait dans les années 80.»

Mais Daryl Hall ne crache pas sur cette décennie au cours de laquelle le duo a connu ses plus grands succès. Au contraire, il constate avec le recul que la musique était très éclectique à cette époque.

«Plusieurs genres de musique différents avaient la cote à la radio, ce qui n'est certainement plus vrai aujourd'hui. Mais je ne suis pas toujours fou des vidéoclips qu'on a faits à l'époque. J'essaie de les oublier», lance-t-il en riant.

N'empêche, c'est un peu grâce à sa participation aux émissions de la chaîne de vidéoclips MTV que Daryl Hall en est venu, en 2007, à créer sa propre émission sur le web, Live From Daryl's House, dans laquelle il échange avec des musiciens de toutes les générations.

«J'ai beaucoup appris sur le métier d'animateur et sur la façon d'être à l'aise devant une caméra. Mon émission est diffusée par MTV Live, mais elle a encore le style d'une émission faite pour le web.»

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Au Centre Bell ce soir, 19 h 30.

photo Owen Sweeney, archives associated press

Daryl Hall lors d'un concert de Hall & Oates en Pennsylvanie, en 2013

Les vedettes des années 80 bientôt au Québec

Corey Hart

Coqueluche des années 80, le chanteur montréalais Corey Hart a connu le succès international avec la chanson Sunglasses at Night en 1984, chemin faisant vers des ventes de 16 millions d'albums. Il y a deux ans, à la surprise générale, il est sorti de sa retraite aux Bahamas pour donner un «concert d'adieu» au Centre Bell. Cette semaine, on le reverra deux fois plutôt qu'une à Québec: jeudi au spectacle de la Fête nationale et samedi à la soirée de clôture du festival d'humour ComédieHa! baptisée Sunglasses at Night pour l'occasion.

Sur les plaines d'Abraham le 23 juin et au parc de la Francophonie le 25 juin.

Joe Jackson

Porte-étendard de la new wave britannique avec Elvis Costello, Joe Jackson avait déjà dans ses bagages une série de chansons à succès avant d'accoucher en 1982 de son chef-d'oeuvre, Night and Day, un titre emprunté au grand Cole Porter. Les albums Body and Soul et Big World ont confirmé son talent, mais son public a eu de la difficulté à suivre ce musicien aussi éclectique qu'ambitieux dans son flirt avec le classique et la musique de film. Son plus récent album, le très bon Fast Forward, plaira à ceux qui ont aimé Night and Day.

Au Théâtre Maisonneuve le 4 juillet.

Kool and the Gang

Kool and the Gang donnait dans le jazz au milieu des années 60 et il a connu ses premiers succès funky et R&B dans les années 70, dont Jungle Boogie, ressuscitée 20 ans plus tard dans le film Pulp Fiction. Mais ce dynamique groupe du New Jersey sera toujours associé aux années 80 lancées par l'hymne Celebration, son plus grand succès en carrière, suivi des incontournables Get Down On It, Joanna, Fresh et Cherish. Comme Joe Jackson, on les reverra au Festival de jazz.

À la salle Wilfrid-Pelletier le 4 juillet.

Peter Gabriel et Sting

Au milieu des années 80, Peter Gabriel - qui avait quitté Genesis 10 ans plus tôt - est devenu une superstar planétaire grâce à l'album So et au clip novateur de Sledgehammer. Au même moment, Sting s'affranchissait de The Police et se lançait en solo avec des musiciens de jazz. Depuis le début du nouveau millénaire, Gabriel a repris intégralement So en spectacle, Sting a relancé The Police le temps d'une tournée et ils ont tous deux revisité leur répertoire en mode symphonique. Voilà qu'ils partageront la scène du Centre Bell, comme l'avaient fait Sting et Paul Simon en 2014.

Au Centre Bell le 5 juillet.

The Cult

Si vous étiez de ce monde dans les années 80, vous avez sûrement entendu She Sells Sanctuary ou Love Removal Machine de The Cult. Le rock lourd néo-psychédélique du groupe britannique l'a mené au Forum la même semaine de décembre 1989 où Paul McCartney et les Stones jouaient à Montréal. Le guitariste Billy Duffy et le chanteur Ian Astbury - qui a chanté avec deux anciens des Doors dans les années 2000 - sont toujours de la partie et ils ont accouché cette année de l'album Hidden City.

Au Métropolis, le 10 juillet.

PHOTO ANDRÉ PICHETTE, ARCHIVES LA PRESSE

Corey Hart