Hein Cooper fait partie de la filière australienne du label montréalais Indica, qui a fait connaître aux Québécois le natif de Canberra Kim Churchill. Comme pour Half Moon Run, c'est l'imprésario Franz Schuller qui lui a donné sa première chance. La Presse a rencontré Hein Cooper à son retour d'une tournée en première partie de la vedette britannique James Bay.

Il partage sa vie entre Montréal et l'Australie quand il ne tourne pas en Europe. Et des stars comme James Bay - l'interprète des succès Let It Go et Hold Back the River - l'invitent à assurer leur première partie.

La vie de Hein Cooper a changé du tout au tout en 2013 quand il a rencontré Franz Schuller, fondateur du label montréalais Indica. Celui-là même qui a repéré et fait connaître un certain groupe nommé Half Moon Run. « Je faisais la première partie d'un groupe à Sydney. Franz y était, car il tournait avec Half Moon Run. Mon éditeur me l'a présenté. Nous avons mangé ensemble et discuté pendant près d'une heure. Je ne savais pas à quoi m'attendre et je pensais qu'il était un peu fou... »

Il faut avoir rencontré Franz Schuller, aussi membre de Grimskunk, pour savoir à quel point il parle avec intensité, conviction et passion. « Nous avons juste parlé de musique. Il voulait m'aider... »

Il a fallu du temps avant que le grand blond de 25 ans ne s'engage à travailler avec le patron de l'étiquette des groupes The Franklin Electric, Phantogram et Misteur Valaire. Depuis, l'auteur-compositeur-interprète - qui n'avait jamais voyagé jusqu'alors - multiplie les allers-retours entre l'Australie et le Québec.

Le 1er avril dernier, Hein Cooper a lancé un premier album complet, The Art of Escape, enregistré en 2014 à Montréal en même temps que son EP sorti l'an dernier. L'Australien a pu compter sur le bon goût du réalisateur Marcus Paquin, reconnu pour son travail avec Local Natives, The National et Arcade Fire.

Si Hein Cooper se nourrit de la tradition folk des Xavier Rudd, Vance Joy et Angus and Julia Stone, il s'inscrit dans son époque en osant différents archipels d'instrumentations à la Bon Iver. Il s'attire aussi, sans le vouloir, des comparaisons avec feu Jeff Buckley. « Je voulais expérimenter au-delà du folk et ne pas m'en tenir à un style. Je crois que chaque chanson a ses besoins », dit-il.

« Mes paroles font écho au fait que j'ai grandi au milieu de la nature avant de déménager en ville à Sydney. »

La solitude et la vie itinérante, Hein Cooper connaît. Quand il prend le métro par une froide nuit d'hiver à Montréal, il se sent loin de ses proches qui font du surf dans l'eau salée à l'autre bout du monde. 

Tourner seul en Europe devant des gens « en mode vendredi soir » peut aussi donner le mal du pays. « Mais je l'apprécie, car j'ai plus de discipline. Mon high est sur la scène et pas quand je bois. »

Tournée d'arénas

Depuis un an, Hein Cooper est sur la route. Il a assuré des premières parties pour Sophie Hunger, Half Moon Run, Ash Grunswald, Kim Churchill et même la star britannique James Bay. « Je l'ai, lui aussi, rencontré par hasard après son spectacle au Corona [en avril 2015]. Mon imprésario Franz a lu dans les journaux que James aimait Half Moon Run, donc nous sommes allés lui remettre un vinyle en coulisses. J'étais le gars random, mais j'ai revu James Bay dans le show d'un ami commun, Tor Miller. Nous avons discuté et il m'a invité à faire sa première partie en Australie. »

James Bay, qui se produira à Osheaga cet été et qui a été finaliste dans la catégorie de la révélation de l'année à la dernière soirée des Grammy, remplit des amphithéâtres. Sa rencontre est une autre heureuse coïncidence pour Hein Cooper.

L'enregistrement du dernier album du grand blond australien date déjà de 2014. Le temps a passé, le talent et les inspirations ont évolué. La suite s'enclenchera bientôt. Et Hein Cooper pourra compter sur Indica. « Ma famille », dit-il.

PHOTO FOURNIE PAR INDICA

The Art of Escape, de Hein Cooper