Il salue le propriétaire d'un casse-croûte jamaïcain, l'employée d'un café («Où étais-tu?», lui lance-t-elle) avant de se rendre chez Sole Survivor, sa cordonnière préférée. «J'habite ici. Je connais tout le monde. C'est mon hood», lance Jazz Cartier.

Billboard a souligné la sortie du plus récent extrait du rappeur torontois, Opera (inspiré par Le fantôme de l'opéra, à l'affiche dans la Ville Reine). Jazz Cartier rentre de Los Angeles où il a enregistré du matériel avec Mike Will Made It. Il vient tout juste de lancer un nouveau site web.

Deux jours après notre entrevue, il devait larguer de nouvelles chansons dans une fête privée de Red Bull.

Autant d'indices de l'arrivée imminente de nouveau matériel. De fait, Jazz Cartier a mis en ligne un album complet, Hotel Paranoia, sur son compte SoundCloud lundi dernier. Et ce soir, il revient se produire à Montréal, au Belmont, après avoir fait partie de la sélection officielle de la vitrine M pour Montréal, en novembre dernier.

Toronto comme fondation

Né à Toronto, Jaye Adams a eu une enfance nomade à cause de ses parents diplomates. En 2012, il a décidé de ne pas étudier au Columbia College de Chicago, où il était accepté dans le programme d'art. Il est plutôt retourné s'installer à Toronto pour se consacrer à la musique.

«Je m'ennuyais de ma maison. J'aime les gens ici, l'énergie, mais je m'ennuyais surtout de la vie multiculturelle. Il me manquait une fondation.»

Depuis quelques années, Jazz Cartier prend son temps tout en attirant l'attention (sa chanson Switch résonne souvent pendant les matchs de basketball des Raptors). Au printemps dernier, il a lancé un mixtape intitulé Marauding in Paradise, inspiré de la vie nocturne et hédoniste de Toronto. Mais déjà, il s'en détache. «C'est le fruit de quatre ans de travail, mais, à la fin, il y avait une urgence de juste le sortir.»

Jazz Cartier a commencé à écrire de la poésie vers l'âge de 12 ans. Depuis qu'il en a 14, il collabore étroitement avec le producteur torontois Michael Lantz. Aujourd'hui, il a 22 ans et demeure fidèle aux gens de son entourage, que ce soit son imprésario ou son designer graphiste, Dead Dilly.

«Je leur fais confiance et ils m'aident à bâtir ma marque. C'est important pour moi d'avoir des bases solides.»

Rêver grand

L'exubérance, très peu pour Jazz Cartier. «Mon endroit préféré au monde est le studio. Dans la vie, j'observe plus que je parle», dit-il.

Selon lui, il existe un «son torontois». «Un son, ou du moins un style, qui combine des influences de partout dans le monde.»

Il y a aussi dans la Ville Reine un climat qui permet de nourrir de grandes ambitions. «Il y a une communauté et plein de jeunes dans les écoles qui écoutent du rap.»

«Ma génération de rappeurs ne pense pas juste à percer à Toronto, mais à l'échelle mondiale. Les prochaines années seront très intéressantes...»

Pour l'instant, Jazz Cartier pense à son truc. Tout vient à point à qui sait attendre. «La clé est dans l'exécution. Nous avons seulement une chance de faire bonne impression.»

À suivre...

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Au Belmont ce soir, 21 h.