The Dead Weather réunit Alison Mosshart (The Kills), Dean Fertita (Queens of the Stone Age), Jack Lawrence (City and Colour) et Jack White. Un supergroupe, dit-on, qui lance demain son explosif troisième album, Dodge and Burn. Entrevue avec Dean Fertita.

Le studio de Jack White est l'incubateur de la musique de The Dead Weather, et c'est à Nashville que les quatre membres demeurent quand ils ne sont pas en tournée avec leur groupe respectif.

«J'ai déménagé à Nashville il y a trois ans et demi, quand Queens of the Stone Age a commencé à travailler à son dernier album, raconte Dean Fertita. Je n'ai pas passé beaucoup de temps ici au début. Je viens juste de passer ma plus longue période ici. Trois mois... J'ai même défait des boîtes.»

Dean Fertita a songé à s'établir à Los Angeles, mais il a décidé de s'installer dans la même ville que son camarade Jack White. «Comme The Dead Weather faisait beaucoup de trucs ici au moment où j'ai pris ma décision, cela avait du sens.»

Indépendant à 100 %

C'est un peu par hasard que The Dead Weather s'est mis à travailler à la suite de Sea of Cowards (paru en 2010). «Nous avons cette tradition depuis quelques années de prendre des vacances ensemble au jour de l'An, souligne Dean Fertita. Nous sommes allés au Mexique l'an dernier et nous avons constaté que chacun de nous serait à Nashville pour quelques semaines au retour. Bien voilà, nous avons décidé de retourner en studio pour un nouvel extrait et nous avons abouti avec huit ou neuf chansons.»

Avec Third Man Records, le studio, label et quartier général de Jack White, The Dead Weather est indépendant à 100 %. «Cela nous permet d'enregistrer des trucs en studio comme nous le voulons, de façon non traditionnelle», note Dean Fertita.

«Le studio devient un personnage. Les instruments restent à leur place et nous ne perdons pas de temps à tout déplacer. Un peu à la façon de Motown ou de Sun Records, les options sont limitées et cela stimule la créativité et l'exploration.»

Dodge and Burn s'avère un album explosif, du moins plus rythmique que mélodique. «Je suis d'accord. Mais nous travaillons tellement rapidement qu'il n'y a rien de préétabli. Nous finissons par plonger dans le sentiment du moment.»

Jack White joue de la batterie au sein de The Dead Weather, alors qu'Alison Mosshart tient le micro. La chanteuse et Fertita signent la plupart des paroles et des musiques.

Dean Fertita assure la guitare, instrument que Jack White maîtrise à merveille. «Quand il dit quelque chose, disons que j'estime hautement son opinion!», lance-t-il en riant.

Aucune pression

Sur Dodge and Burn, White chante seul le titre Three Dollar Hat. «Nous exploitons la première idée lancée en studio. Dans une chanson comme celle-là, les paroles d'Alison poussent Jack à chanter quelque chose et il y va... Nous explorons beaucoup les réactions des uns et des autres.»

Three Dollar Hat ressemble à la rencontre insoupçonnée de Nirvana et Eminem. «Ce n'est pas unidimensionnel, commente Dean Fertita. L'une de nos peurs, du fait du manque de temps, est de ne pas explorer toutes les facettes d'une composition. C'est un coup knock-out

Un autre exemple? Le matin de la dernière journée en studio, Dean Fertita a surpris Alison Mosshart jouant seule à la guitare les accords de la pièce Impossible Winner. «Nous avons commencé à l'accompagner et, une heure plus tard, la chanson était enregistrée.»

«Il n'y a aucune pression. On fait juste jouer parce qu'on aime cela. C'est toujours la meilleure idée qui gagne et cela stimule la créativité. Tout est possible.»

C'est aussi par inadvertance que le groupe est né. The Kills avait fait la première partie de The Raconteurs à Atlanta, quand Jack White a lancé l'idée de se réunir dans son studio qui sentait encore la peinture. «Jack voulait tester l'équipement et le son, et nous avons fini par écrire la moitié du premier album.»

Conclusion? Les paroles de Dean Fertita. «Tout est possible.»

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ROCK. Dodge and Burn. The Dead Weather. Third Man Records. Sortie aujourd'hui.