Son tube Radioactive et son premier album, Night Visions, lui ont permis d'attirer des marées humaines, notamment à Osheaga et au Centre Bell, où il reviendra se produire le 3 juillet. Le groupe électro-rock de Las Vegas Imagine Dragons a lancé mardi dernier son deuxième album, Smoke + Mirrors. Entrevue avec le batteur Dan Platzman, un foodie qui adore Montréal.

Lors de notre dernière entrevue, avant le festival Osheaga, tu vantais Le Pied de cochon. As-tu pu profiter à nouveau de la gastronomie montréalaise ?

J'adore Montréal ! J'en garde des souvenirs délicieux... J'étais allé au Pied de cochon lors de vacances avec ma famille à Montréal. Un soir avec le groupe, j'ai invité les gars sans trop vanter l'affaire... J'ai impressionné tout le monde. Personne ne s'attendait à un aussi bon repas.

Vous avez fait des centaines

de spectacles avec l'album Night Visions. À la fin de la tournée, le groupe ressentait-il le besoin de se ressourcer avec de nouvelles chansons ?

Quand tu tournes pendant deux ans et demi avec la même musique, tu as forcément hâte d'aller en studio pour enregistrer de nouvelles chansons. Nous avions envie de nous rafraîchir, nous ne voulions pas nous réinventer ni nous répéter. Nous avons fait une bonne chose en écrivant le nouvel album en fin de tournée. Nous n'avons pas pu réfléchir au succès du premier album, nous étions déjà en mode création. À la fin de la tournée, nous avions 100 maquettes !

Le titre Friction a des airs de rap arabisant, le suivant est une ballade pop-rock à l'ambiance disco seventies, puis suit la grandiloquente Dream. C'était votre intention de faire de Smoke + Mirrors un album éclectique ?

C'est ce qui arrive quand tu écris sur la route. Des chansons sont nées dans le froid de l'Europe, d'autres dans le désert en plein été. Certaines quand nous étions dans un bon état d'esprit, d'autres quand nous étions déprimés et fatigués.

En quoi le fait de jouer devant des dizaines de milliers de personnes a-t-il influencé la genèse de Smoke + Mirrors ?

C'est évident que cela a joué pour beaucoup. Nous nous souvenons du concert au Centre Bell où les spectateurs chantaient toutes les paroles des chansons avec nous. C'est difficile de ne pas imaginer la nouvelle musique que tu as envie d'y jouer la prochaine fois. La différence entre nos deux albums est qu'il a fallu quatre ans et des EP avant d'en arriver au premier, pour lequel nous savions exactement ce que nous voulions et pour lequel nous avons dépensé tout notre argent pour louer un studio à Las Vegas pendant trois semaines. Pour Smoke + Mirrors, nous avions notre propre studio. Nous avions du temps et nous avons beaucoup expérimenté en faisant nos horaires. C'était un luxe.

Le chant puissant et viscéral de Dan Reynolds participe beaucoup à la signature d'Imagine Dragons.

Dan est très influencé par des auteurs-compositeurs mélodiques comme Harry Nilsson et Paul Simon. Sur cet album, je trouve qu'il élargit le spectre de sa voix et qu'elle atteint un autre niveau. Il chante plus haut. Il a travaillé très fort, techniquement. Mais je dois dire qu'il a enregistré certaines voix de l'album sur son ordinateur dans sa chambre d'hôtel pour en préserver la vulnérabilité. [...] Le groupe est très démocratique et collaboratif, mais Dan a carte blanche pour ce qui est des textes. Je pense qu'il montre vraiment un côté sensible, personnel et honnête sur cet album. Et cela me touche aussi.

Tu as étudié au Berklee College of Music comme musicien jazz. Heureux d'être dans l'un des groupes rock le plus populaires de l'heure ?

Je voulais écrire de la musique de film. J'aurais été heureux. Je suis un geek de musique, alors le simple fait d'être sur scène me rend heureux. Mais quand tu me parles du spectacle au Centre Bell, j'ai du mal à y croire. C'était fou, la dernière fois ! Et nous allons repousser les limites avec la prochaine tournée.

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