La diva américaine Mary J. Blige, qui sort le 2 décembre un nouvel album intégralement créé à Londres, a enflammé jeudi la scène du iTunes Festival. Elle a confié à l'AFP «rêver de chanter en français» et vouloir écrire son autobiographie.

La star du R n'B, mèche blonde sur l'oeil et voix puissante, a confié avoir adoré entonner Ne me quitte pas à la fin du dîner d'État organisé en février à la Maison-Blanche par le couple Obama pour François Hollande.

«Je me suis sentie si bien en chantant devant le président français, c'était incroyable d'être à la Maison-Blanche avec lui. Chanter pour lui en français, ça signifiait tellement pour moi», a-t-elle dit lors d'un entretien avec l'AFP.

«Mon rêve est de faire une chanson en français. J'adorerais ça», a ajouté l'artiste qui a chanté Petit papa Noël sur son précédent album Mary Christmas (2013), qui réunissait les plus célèbres chansons de Noël.

Un univers bien éloigné de son nouvel album baptisé London Sessions auquel ont collaboré plusieurs talents de la nouvelle génération britannique dont Disclosure, Sam Smith, Emeli Sandé ou Naughty Boy.

«Ce disque est né du succès de ma collaboration avec Disclosure sur F for You. La chanson a en quelque sorte explosé ici, à Londres», a-t-elle expliqué.

«Après ce succès, l'idée était de faire un mini-album avec Disclosure», a ajouté la New-Yorkaise, fan d'Aretha Franklin, de Stevie Wonder et des chanteuses Chaka Khan et Caron Wheeler (Soul II Soul).

Sublime Therapy

La star était alors entre deux maisons de disque et a signé avec Capitol qui lui a proposé «un album complet ici à Londres, entourée par les producteurs et auteurs londoniens».

«J'ai donné beaucoup de liberté à Sam (Smith) qui a notamment écrit Therapy et If You're Not Loving You. Je les ai tous laissé faire ce qu'ils voulaient et j'ai beaucoup aimé le résultat».

Teinté du groove britannique, ce nouvel opus sonne beaucoup plus soul que ses tubes R n'B et doit permettre à la chanteuse primée à neuf reprises aux Grammy Awards et qui a déjà vendu 50 millions de disques dans le monde, d'étendre encore son influence.

«Cet album est là pour élargir mon public, j'espère toucher les Français (..) et le reste du monde qui va me découvrir sous une lumière très différente. J'espère qu'ils accepteront» cette évolution, a confié la chanteuse.

C'est sans doute sur scène que la mutation est la plus flagrante. Pour son unique concert européen de l'année, Mary J. Blige a fait vibrer jeudi soir la Roundhouse, dans le cadre du iTunes Festival de Londres.

Après une demi-heure de concert où elle a revisité «l'histoire de Mary J. Blige», «reine du R n'B», la chanteuse s'est transformée en diva soul en interprétant plusieurs titres de son nouvel album, plus mélodiques que dansants, dont le magnifique Therapy, le succès de London Sessions.

Un peu déconcerté par les morceaux plus lents, le public a adhéré à Right Now, plus proche de l'univers qui a fait son succès.

Véritable bête de scène, l'Américaine, perchée sur des talons aiguilles vertigineux et toute de noir vêtue, a clos son show devant 3.000 spectateurs euphoriques avec la reprise de One de U2, puis ses deux titres Be Without You et No More Drama.

Elle a confié ne pas vouloir se limiter à la scène musicale. «Je vais jouer au cinéma prochainement, il y a plusieurs projets qui se profilent», a-t-elle affirmé, sans vouloir en dire plus.

«J'envisage aussi d'écrire un livre. Il portera sur moi, ma vie».

Une vie digne d'un scénario hollywoodien: née en janvier 1971 dans le Bronx à New York, abandonnée à 4 ans par son père qui lui a appris à chanter, agressée sexuellement à 5 ans, elle signe avec Uptown Records à 18 ans, sort son premier album à 20 ans, plonge dans la gloire en même temps que les problèmes de drogues et d'alcool avant de venir à bout de ses addictions.