Queens of the Stone Age a beau être l'un des groupes rock les plus respectés de notre époque, son existence a été marquée par la bisbille et des disputes internes. Foi du bassiste Michael Schuman, la création de ...Like Clockwork, sixième effort du quintette, n'a pas fait exception.

Il y a plus de trois ans que la bande de l'inimitable Josh Homme n'a pas mis les pieds à Montréal. L'attente se terminera demain, alors que le groupe fera résonner son rock métissé dans l'enceinte du Centre Bell. En vedette: les pièces de ...Like Clockwork, lancé il y a 12 mois.

Dire que l'enregistrement de ce disque a été difficile serait un euphémisme. Au beau milieu du processus, Homme a congédié le batteur Joey Castillo pour des raisons restées confidentielles. La séparation, on s'en doute, a été douloureuse, puisque Castillo s'échinait derrière les cymbales du groupe depuis une décennie.

Le bassiste Michael Schuman admet candidement que l'épisode a été «émotif». «Ça a été très difficile à vivre pour tout le monde», confie-t-il au bout du fil, mystérieux comme un gars qui ne veut pas remuer de mauvais souvenirs.

Si on se fie au musicien, le renvoi de Castillo n'est que l'une des briques qui sont tombées sur la tête du groupe pendant son passage en studio. «Nous avons eu plusieurs problèmes, il y avait toujours de la merde qui surgissait de nulle part», explique-t-il. Les tensions apparaissaient en effet à un rythme «aussi régulier que celui des aiguilles d'une horloge», pour reprendre son expression.

«Dans les circonstances, choisir le titre de l'album a été l'étape la plus facile du processus», affirme-t-il aujourd'hui.

Il en aurait fallu beaucoup plus, toutefois, pour que le groupe renonce à ce nouvel album.

«Dès que je suis arrivé au sein du groupe il y a six ans, j'ai compris qu'il n'y aurait pas de «bullshit», raconte le bassiste. Nous n'essayons pas de devenir plus gros ni plus connus; l'important pour nous est de suivre notre voie et de rester fidèles à nous-mêmes et à nos fans.»

Plus émotif

Les écueils traversés par le groupe se sont traduits par un disque plus brut que son prédécesseur, Era Vulgaris, qui proposait une déclinaison légère, comique, voire dansante, de l'univers de Queens of the Stone Age. «Era Vulgaris avait ce côté amusant, festif, explique Michael Schuman. ...Like Clockwork est beaucoup plus émotif, plus pur. Les chansons sont apparues de façon plus spontanée.»

De nombreux invités

Comme c'est la tradition chez QOTSA, plusieurs invités font une ou des apparitions sur l'album. Le légendaire Dave Grohl (Nirvana, Foo Fighters), un collaborateur de longue date de Josh Homme avec qui il a fondé Them Crooked Vultures, prend en charge la section rythmique sur la moitié des morceaux. Le chanteur d'Arctic Monkeys, Alex Turner, apparaît au micro le temps d'If I Had a Tail. Même Sir Elton John a accepté de collaborer à l'oeuvre en apparaissant sur Fairweather Friends.

Quel avenir pour Queens of the Stone Age? Si certains bruits de fond sur l'internet indiquent que le groupe a déjà de nouvelles chansons en banque, le bassiste semble vouloir tempérer les espoirs.

«Nous avons des spectacles jusqu'à l'automne, et nous irons ensuite faire nos trucs chacun de notre côté pendant un certain temps, dit-il en faisant allusion aux nombreux projets solos que ses collègues et lui poursuivent. On va prendre notre temps.»

Si cette attente mène à un disque aussi fort que ...Like Clockwork, nous sommes bien prêts à prendre notre mal en patience.

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En spectacle le 9 juillet au Centre Bell et le 10 juillet sur les plaines d'Abraham, dans le cadre du Festival d'été de Québec