C'est l'histoire d'une petite blonde de Saint-Tite qui écoute des cassettes de musique country en accompagnant son père dans ses runs de camionneur

À 10 ans, elle chante sur la scène du Festival western de Saint-Tite, son patelin. Cindy Bédard a aujourd'hui 27 ans et lance son premier album, Fille du vent.

«C'est à Saint-Tite que mon goût de la scène est né, dit la chanteuse. À 10 ans, je faisais des reprises de chansons country et, plus tard, quand j'ai commencé à apprendre la guitare et l'harmonica, c'est cette musique-là qui est sortie de moi dans mes compositions. Ce sont vraiment mes racines.»

L'an dernier, elle a reçu le prix Révélation country de l'année au Festival western de Saint-Quentin, au Nouveau-Brunswick, et a fait la connaissance de l'une de ses idoles: Paul Daraîche.

C'est sur à la suite de cette rencontre que Paul Daraîche a accepté de chanter avec elle sur la chanson J'fais ma luck, qu'elle a composée pour son père. Elle a aussi composé les 10 autres chansons de Fille du vent.

«L'inspiration vient toujours de ce qui est proche de moi. Ce sont des chansons intimistes et authentiques, qui parlent des valeurs du country: la famille, l'amour, la campagne, les gens qui m'entourent et la vie quotidienne. Il y en a même une, M'évader en silence, que j'ai écrite quand j'étais en secondaire cinq. Mon album est le résultat d'un long parcours.»

Pour gagner sa vie pendant toutes ces années, elle a donné des cours de chant, des cours de guitare et a travaillé pour Cégep en spectacle.

«J'ai essayé d'avoir un emploi «normal» dans un bureau, comme si je voulais fuir mon envie d'être chanteuse. Des fois, je me disais que la vie serait plus facile si j'étais capable de me contraindre à ça. Il a fallu que je me cherche et que je me trouve. J'ai besoin de la liberté de la musique, et Fille du vent, c'est un peu ça. Juste une guitare, et c'est le bonheur.»

La relève du country

Deux tournées sont prévues cet été pour la chanteuse, en Gaspésie et sur la Côte-Nord. «Ce sont deux endroits où cette musique-là marche beaucoup, dit-elle. Mais il ne faut pas oublier qu'il y a environ 150 festivals country au Québec. C'est une culture forte et présente. On en entend plus parler ces temps-ci, mais ça a toujours été là.»

N'empêche que les vieux routiers du country sont contents quand ils voient arriver la relève.

«Quand je suis allée à l'émission Pour l'amour du country, animée par Patrick Norman, il m'a dit à quel point il était content de voir arriver une fille de Saint-Tite; il m'a même dit merci. Ceux qui font cette musique sont de vrais amoureux. Je pense qu'il y a une relève. Ce milieu est tellement fort que ça va continuer.»

La maison de disques Audiogram, plutôt associée à la pop, a vu en elle l'artiste idéale pour produire son premier album country. «Ils cherchaient un visage country dans le style pur et dur, dit-elle. Je leur ai présenté mes chansons et ils ont aimé ce que je faisais.»

À constater sa détermination et son talent, on devine déjà qu'on reverra Cindy Bédard. «Maintenant, le bonheur, c'est d'aller livrer ces chansons-là et de rencontrer les gens.»

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